La vieillesse. Ce n’est pas un sujet que notre génération aborde de gaîté de coeur, en tout cas pas de façon sérieuse et réaliste. Nous parlons volontiers de nous préparer à la retraite, mais nous nous préparons bien à contrecœur à l’idée de l’infirmité et de la mort. Peu de gens discutent ouvertement et franchement de ces questions, sans en faire une idée fixe ou les refouler (ce qui montre qu’elles les épouvantent).
Il est infiniment préférable d’apprendre à vieillir dans la fidélité et à bien mourir. Tel était le désir du psalmiste : « Ne me rejette pas au temps de la vieillesse ; quand mes forces défaillent, ne m’abandonne pas ! […] Aussi, jusque dans la vieillesse aux cheveux blancs, ô Dieu, ne m’abandonne pas, afin que j’annonce ta force à cette génération, ta puissance à tous ceux qui viendront » (Psaumes 71.9, 18). Dieu l’avait instruit dès sa jeunesse (v. 17). Il demande maintenant au Seigneur de ne pas l’abandonner.
Le psalmiste demande principalement à Dieu de le protéger contre les attaques extérieures quand il sera trop vieux ou trop faible pour résister(v. 10s). Une telle prière serait logique si l’auteur de ce psaume particulier était David ou un de ses descendants. Une nation voisine n’aurait certainement pas osé attaquer Israël lorsque David avait la quarantaine, mais elleaurait certainement été tentée de le faire lorsque le roi atteignait les soixante-dix ans. Même si nous ne sommes pas rois, il est sage et bon de demander à Dieu une protection spéciale en vue du temps où la vieillesse et les infirmités de l’âge pourraient faire de nous des proies faciles pour les autres.
Mais le regard de David se porte au-delà de la simple protection de sa vie. Il souhaite vivre vieux pour pouvoir transmettre son témoignage à la génération qui le suit. Son but n’est pas de passer une retraite paisible et confortable, mais de mettre à profit ses dernières années « afin que j’annonce ta force à cette génération, ta puissance à tous ceux qui viendront ». Voilà une prière qu’il vaut la peine de faire. Les chrétiens âgés ne devraientils pas demander à Dieu la grâce de transmettre ce qu’ils ont appris à la nouvelle génération ? Cette transmission peut se faire de un à un ou en petits groupes. L’un des chrétiens aînés prendra peut-être sous son aile un chrétien jeune ou un enfant abandonné. Un chrétien qui a acquis l’expérience du combat dans la prière pourrait apprendre à un jeune serviteur de Dieu comment prier. Même lorsque les forces ne suffisent plus pour faire ces choses, demandons à Dieu de manifester sa grâce dans notre faiblesse pour qu’il soit glorifié en nous. Peut-être pourrons-nous apprendre aux chrétiens plus jeunes comment persévérer dans la souffrance, comment faire confiance au Seigneur dans la douleur et comment mourir dans la grâce divine.
