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La prophétie d’Amos appelle le peuple de Dieu à revenir au comportement stipulé par l’alliance. Puisque la mauvaise conduite d’Israël s’accompagnait d’injustices sociales et pas seulement de péchés individuels, cette prophétie contient certaines des dénonciations les plus virulentes de l’injustice sociale.

Faisons quelques remarques préliminaires à propos d’Amos 1.

1° Contrairement à Ézéchiel, qui exerçait la fonction de sacrificateur avant de devenir prophète, à Ésaïe et Jérémie, qui semblent avoir exercé le ministère prophétique toute leur vie, et à Daniel, qui travaillait dans le monde séculier, mais avec une formation de premier ordre, Amos n’était ni un chef religieux professionnel, ni un érudit. Il était berger (v. 1), et en cela était plus proche d’Élisée qui était fermier et du Seigneur qui était charpentier.

2° Contrairement au livre de Joël, celui-ci indique sous quel règne Amos prophétisa : du temps d’Ozias, roi de Juda et de Jéroboam II d’Israël (v. 1). Nous ignorons quand s’est produit le tremblement de terre auquel Amos fait allusion, mais les deux rois en question ont eu de longs règnes dans la première moitié du VIIIe siècle avant l’ère chrétienne. Ozias a régné de 790 à 740 av. J.-C. et Jéroboam de 793 à 753 environ (en comptant les règnes conjoints avec leurs pères respectifs). À cette période, l’Assyrie, la grande puissance régionale, n’avait pas une politique expansionniste, si bien que les royaumes d’Israël et de Juda ne se sentaient pas menacés de l’extérieur et acquirent une certaine puissance politique et militaire. (L’Assyrie ne devint menaçante qu’avec l’accession au trône de Tiglath-Piléser III, en 745 av. J.-C.)

3° Amos était un missionnaire qui prêchait la Parole de Dieu dans un contexte culturel différent du sien. C’était un berger de Teqoa, en Juda, mais il exerça son ministère en Israël. Pendant cette période, Jéroboam II, un homme capable, repoussa les frontières de son royaume jusqu’aux limites fixées par Salomon. En dépit de cette prospérité et de cet expansionnisme, les richesses du pays se concentraient dans les mains d’une infime minorité. Si nous ajoutons la décadence morale et l’idolâtrie persistante, on comprend que le pays était mûr pour la destruction. À part Amos, très peu de gens perçurent le danger.

4° En roi suprême, l’Éternel « rugit » de Sion, comme un lion, menaçant de son jugement (v. 2). Sa patience est à bout. C’est pourquoi un commentateur du livre d’Amos (J. Alec Motyer) a intitulé son livre Le rugissement de Dieu, et un autre When God’s Patience Runs Out [Quand la patience de Dieu est à bout].

5° La formule « À cause de trois crimes de X, même de quatre » (v. 3, 6, 9, 11, 13) est une façon poétique hébraïque d’indiquer quatre crimes. Dans Amos 1, les crimes évoqués sont ceux des voisins d’Israël : le Dieu qui châtie son propre peuple auquel il est lié par une alliance est néanmoins le juge de toute la terre. Cette vérité est à la fois sombre et encourageante.

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