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La tradition classe le psaume 143 comme le dernier des sept psaumes de pénitence, sans doute parce que le verset 2 admet la culpabilité universelle. Malgré l’importance de cette vérité dans l’ensemble de la Bible, elle n’apparaît, dans ce psaume, que dans ce verset. L’essentiel du psaume est consacré aux difficultés auxquelles David se heurte face à ses ennemis (v. 1-6), quels qu’ils soient. Faisons quelques observations :

1° David fait avant tout appel à la fidélité et à la justice de Dieu (v. 1). C’est tout à fait de mise, de la même façon que ceux qui demandent réparation d’un tort subi comptent sur la bonté d’un puissant ou sur l’intégrité d’un juge. L’ennui est, évidemment, qu’en faisant appel à la justice de Dieu pour prendre notre défense, nous devons nous souvenir que nous sommes pécheurs et horriblement souillés, comparés à la gloire étincelante de la sainteté absolue du Tout-Puissant. Cela explique le verset 2 : David reconnaît qu’« aucun vivant n’est juste devant toi ». Cette tension ne s’apaise qu’à la croix (Romains 3.21-26 ; cf. 1 Jean 1.9).

2° Si les versets 3 et 4 présentent le psalmiste en train de se complaire dans l’abattement, les versets 5 et 6 le montrent en train d’en sortir. En lisant rapidement le vers « Je me souviens des jours d’autrefois », le lecteur pourrait penser que David succombe à la nostalgie en évoquant « le bon vieux temps ». Mais tel n’est pas le cas, comme le reste des versets l’atteste : il s’engage plutôt à repasser dans sa mémoire tout ce que Dieu a accompli. Autrement dit, il médite toutes les actions créatrices, punitives et rédemptrices de Dieu dans le passé ; il se met à réfléchir au Dieu de la Bible. Ce n’est pas un simple exercice intellectuel, comme la révision des cours en vue d’un examen. David sait que cette concentration sur ce que Dieu a fait est un moyen qu’il donne pour se connecter au Dieu vivant. C’est précisément ce qu’il souhaite : « J’étends mes mains vers toi ; mon âme est devant toi comme une terre épuisée » (v. 6).

3° Dans les versets 8 à 10, à trois reprises David supplie Dieu de lui montrer le chemin à suivre. Chaque requête insiste sur un aspect particulier. « Fais-moi connaître le chemin où je dois marcher ! » (v. 8) : cette prière révèle l’embarras de David, mais elle indique aussi que le chemin qu’il doit emprunter se caractérise par des éléments uniques et personnels (tout comme il y a des vocations spécifiques dans l’Église, Jean 21.21-22). La deuxième requête : « Enseigne-moi à faire ta volonté ! » (v. 10a) exprime le désir de David de se conformer entièrement au programme de Dieu (« car c’est toi mon Dieu »). La connaissance et la pratique de la volonté de Dieu sont essentielles pour être dirigé par lui. En déclarant : « Que ton bon Esprit me conduise sur une terre aplanie ! » (v. 10b), David reconnaît qu’il peut aussi bien trébucher que se rebeller, tomber que s’égarer. Il a donc constamment besoin de son aide. Nous aussi.

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