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C’est une bonne chose qu’Osée 13 soit lu en même temps que le psaume 137. Dans Osée 13, les promesses de jugement du prophète arrivent à leur apogée. Dieu est sur le point de détruire l’orgueilleuse Samarie (Éphraïm). Des avertissements semblables ont été maintes fois prononcés contre Juda, sans que ses habitants ne montrent de signe de repentance. En 587 av. J.-C., Dieu a détruit Jérusalem et la dernière grande vague humaine a été déplacée en exil. Dans le psaume 137, les captifs crient leur complet désespoir ; ils se concentrent presque entièrement sur les causes secondaires : leurs ravisseurs, les Édomites, le peuple de Babylone. Les deux perspectives sont valables et complémentaires.

Méditons les quatre sections du psaume 137.

1° Cette section (Psaumes 137.1-3) est tellement pittoresque qu’elle semble décrire les souvenirs de témoins oculaires. Un bas-relief du palais assyrien de Sennachérib à Ninive représente trois prisonniers de guerre qui jouent de la lyre pendant qu’un soldat fait sa ronde. Il en était sans aucun doute de même à Babylone. Les « fleuves de Babylone » étaient en fait un système de canaux d’irrigation alimentés par le Tigre et l’Euphrate. Les « harpes » (lyres) étaient des instruments utilisés pour exprimer la joie. Dans le langage symbolique d’Apocalypse 5, quand le Lion de Juda, qui est aussi l’Agneau, saisit le rouleau de la main droite du Tout-Puissant, geste indiquant qu’il est digne d’ouvrir le rouleau et d’amener les plans divins de bénédiction et de jugement à bonne fin, chacun des quatre êtres vivants et des vingt-quatre vieillards s’empare de sa harpe ; c’est un moment de joie ineffable, contrairement à la situation des captifs dans notre paragraphe.

2° Les exilés refusent cependant de chanter (Psaumes 137.4-6). Tous les chants entonnés en l’honneur de l’Éternel évoquaient Jérusalem et le Temple. Pour les captifs, le refus résolu de chanter, malgré l’insistance de leurs bourreaux, était un signe non seulement de tristesse et de chagrin (Psaumes 137.4) mais également d’amour et de fidélité (Psaumes 137.5-6).

3° Les Édomites s’étaient vraisemblablement réjouis de la destruction de Jérusalem, à laquelle ils avaient peut-être contribué. Sur ce point, le prophète Ézéchiel en dit davantage (Ézéchiel 35 ; voir la méditation du 2 octobre). Dieu hait la suffisance et l’esprit vengeur. En fin de compte, le jugement qui a frappé Jérusalem venait de Dieu, mais il allait également juger ceux qui avaient applaudi à la chute de Jérusalem et qui y avaient participé. L’une des preuves récentes les plus abjectes de cet esprit de vengeance arrogant parmi les évangéliques a été le slogan: « Pas de larmes pour les homosexuels », après qu’un jeune gay ait été battu à mort.

4° À la fin d’un siège, les soldats victorieux saisissaient parfois les enfants par les chevilles et les tuaient en fracassant leur tête contre la muraille. Pour que justice soit rendue, une telle barbarie exige que les mêmes souffrances soient infligées aux coupables. Ces mots de colère intense ne sont pas de simples règles prononcées à froid, mais des cris déchirants d’indignation morale. Nous devons comprendre cette angoisse avant d’entendre Dieu rappeler avec insistance que la vengeance lui appartient (Romains 12.19).

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