Lorsque les gens ne tiennent plus leurs engagements, c’est un des signes révélateurs du déclin de la culture à laquelle ils appartiennent. Lorsque les engagements ont été pris vis-à-vis de l’Éternel, ou sous son regard, la faute est d’une gravité infiniment supérieure.
Une société dans laquelle on peut compter sur la fiabilité de la parole donnée est attrayante et stable. Une poignée de main ferme peut sceller de grands contrats car chaque partie a confiance en l’autre. Les mariages sont solides et durables. Les gens prennent des engagements et les tiennent. Certes, notre société relativement sans foi ni loi peut facilement se moquer du tableau que j’essaie de brosser. Il ne lui est pas difficile de trouver des exemples de gens pris au piège d’un mariage où règne la violence ou d’hommes d’affaires trompés par des manipulateurs sans scrupules. Or, si nous ne voyons que les cas difficiles ou si nous construisons la société sur un cynisme grandissant, nous favorisons l’individualisme égoïste, l’impiété, l’irresponsabilité, l’instabilité culturelle, la perversité, et nous multiplions les armées de juristes. Tôt ou tard, nous provoquerons la colère d’un Dieu courroucé.
Car Dieu déteste l’infidélité (Malachie 2). Dans l’Israël d’autrefois, au sein de la communauté de l’alliance revenue d’exil, certains des pires exemples d’infidélité – mais pas tous – étaient liés aux dimensions manifestement religieuses de la culture.
1° Les lèvres du sacrificateur devaient préserver « la connaissance » et « c’est à sa bouche » que devait être demandé « la loi, parce qu’il m est un messager de l’Éternel des armées » (v. 7). Le sacrificateur devait révérer Dieu et cultiver la crainte de son nom (v. 5), donner une instruction véridique (v. 6), maintenir l’alliance (v. 8). Cependant, comme les sacrificateurs n’ont pas été fidèles à leur mission, Dieu les a livrés au mépris et à l’humiliation devant le peuple (v. 9). Pourquoi les serviteurs de l’Évangile sontils aujourd’hui considérés par certains à peine au-dessus des vendeurs de voitures d’occasion dans la confiance qu’on peut leur accorder ?
2° Comme l’avaient fait d’autres prophètes (p. ex. Ézéchiel 16 ; 23), Malachie assimile l’apostasie spirituelle à l’adultère (v. 10-12).
3° Il n’est pas étonnant que l’infidélité dans le domaine spirituel s’accompagne d’infidélité conjugale et familiale (v. 13-16). Certes, les gens peuvent afficher une grande spiritualité, pleurer et implorer les bénédictions de Dieu. Mais Dieu ne prête aucune attention à leurs paroles. Pourquoi ? « Parce que l’Éternel a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse que tu as trahie, bien qu’elle soit ta compagne et la femme de ton alliance » (v. 14).
4° De façon plus globale, ces Juifs ont fatigué l’Éternel par leur casuistique sans fin, leur relativisme moral (v. 17).
« Vous prendrez donc garde en votre esprit : vous ne serez pas des traîtres » (v. 16).
