×
Parcourir

Aggée fait partie des prophètes « post-exiliques » qui se sont adressés au peuple de l’alliance après son retour d’exil. Nous pouvons dater Aggée 1 du mois d’août 520 av. J.-C., presque vingt ans après le retour au pays du premier groupe de Juifs exilés. Bien qu’adressé initialement à Zorobabel et à Josué (v. 1), le message concerne visiblement tout le monde (v. 3-4), « tout le reste du peuple » (v. 14).

Zorobabel était le petit-fils du roi Yehoyakîn, emmené en exil en 597, et donc l’héritier du trône de David. Il était le fils de Pedaya, le troisième fils de Yehoyakîn (1 Chroniques 3.19). Il semble que Chealtiel, fils aîné de Yehoyakîn, n’ait pas eu d’enfant et qu’il a probablement adopté son neveu le plus âgé (v. 1). Quoi qu’il en soit, Zorobabel était « gouverneur de Juda ». Cela ne lui laissait que peu de liberté, car les rapports entre son pouvoir et ceux du gouverneur de Samarie, le centre provincial, étaient mal définis, ainsi que les frontières de leurs territoires respectifs. Josué était le fils du sacrificateur Yehotsadaq, emmené captif en 587 (1 Chroniques 5.41). Il était responsable des affaires religieuses de la communauté israélite.

Tout l’accent de ce premier chapitre, perceptible dans l’exhortation du message prophétique (v. 1-11) et dans la réaction de Zorobabel et du peuple (v. 12-15), porte sur le fait que les Juifs ont trop tardé à reconstruire le nouveau Temple. Ils avaient bien trouvé le temps de construire leurs jolies demeures lambrissées (v. 4), mais pas de relever le Temple. Dieu dit que c’est pour cette raison que les vingt années écoulées ont été si difficiles. Il refuse d’accorder de grandes bénédictions à ces habitants qui ont une vue si limitée de ce qui aurait dû être leur premier devoir : l’adoration joyeuse et profonde du Dieu Tout-Puissant. Le prophète répète : « Réfléchissez à votre conduite ! » (v. 5, 7). Les Juifs constateront alors que le jugement de Dieu est tout à fait réaliste. « Vous comptiez sur beaucoup, et voici que vous avez eu peu ; vous l’avez rapporté à la maison, mais j’ai soufflé dessus. À cause de quoi ? […] À cause de ma Maison, qui est en ruines, tandis que vous vous empressez chacun pour sa maison » (v. 9).

Ce qui est en cause avant tout, ce ne sont pas les constructions, mais les priorités. Notre génération fait face à ce défi autant que les précédentes. Pourquoi insister pour que Dieu nous bénisse si nos priorités ne correspondent pas exactement aux siennes ? Ce souci concerne notre façon d’être et de parler, nos carnets de chèques et ce qui nourrit notre imagination, notre métier et notre retraite, notre lieu d’habitation, ce que nous faisons et la manière de le faire.

EN VOIR PLUS
Chargement