« Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir », affirme Jésus (Mt 5.17). « Mais maintenant nous avons été libérés de la loi, car nous sommes morts à ce qui nous retenait prisonniers, » écrit de son côté l’apôtre Paul (Rm 7.6). De la tension apparente entre ces affirmations bibliques (et d’autres) est né, parmi les héritiers de la Réforme, un débat parfois com- plexe sur le rôle du commandement divin dans la vie chrétienne. Aujourd’hui encore, on oppose souvent une position « luthérienne » qui estime que la Loi est avant tout un instrument de condamnation (légitime) de l’homme pécheur, qui le pousse à revenir sans cesse à la grâce ; et, à l’opposé, une position « réformée » qui affirme que la Loi joue un rôle important et positif pour la sanctification du racheté. Au-delà du débat théologique historique, souvent mal compris ou caricaturé, la question du rôle de la Loi dans la vie chrétienne comporte aujourd’hui comme hier des enjeux d’une grande importance. Après une brève présentation des positions historiques des réformateurs, nous chercherons, dans le cadre de cet atelier, à clarifier les termes du débat à la lu- mière des Écritures et à esquisser à son propos une approche biblique et pastorale fidèle.
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