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Il n’est pas fréquent qu’un simple tweet explose en un mouvement énorme. Mais le 15 octobre 2017, l’actrice d’Hollywood Alyssa Milano a posté un tweet en réponse au problème que posait la prise de conscience de l’accroissement du nombre de cas d’abus sexuels dans l’industrie cinématographique :

Si vous avez été harcelées ou attaquées sexuellement écrivez « me too » en réponse à ce tweet.

Milano n’était pas la seule personne à parler de cette question et à encourager les autres à partager leurs propres histoires. Mais ce tweet a immédiatement gagné de l’ampleur. Le hashtag devint rapidement viral. Le tweet original fut posté aux environs de midi ; à la fin de la journée l’expression « Me too » avait été utilisée plus de 200000 fois. En une année il avait été utilisé plus de 19 millions de fois – soit plus de 55000 fois par jour.

De nombreuses célébrités partageaient leurs histoires, faisant immédiatement monter la notoriété du hashtag. Hollywood fut rapidement submergé. D’autres secteurs de l’industrie du divertissement suivirent peu après. Des histoires de harcèlement et d’abus sexuels s’étalèrent bientôt en ce qui concerne les domaines de la politique, des médias, de l’université et la religion. Un hashtag parallèle #ChurchToo a aussi émergé, où des survivantes à des agressions sexuelles dans les églises ou par des dirigeants d’églises partagèrent leurs horribles expériences.

Le mouvement #MeToo a braqué le projecteur sur le développement des attaques sexuelles. Près de 20 pour cent des femmes américaines ont été sexuellement agressées. Les chiffres exacts sont difficiles à cerner, bien entendu, puisque ce sont des histoires que les personnes ont beaucoup de mal à partager pour une foule de raisons. Mais puisque tant de personnes s’ouvrent aujourd’hui pour la première fois, nous obtenons une plus exacte compréhension de la fréquence de ces brutalités. Les hommes aussi s’ouvrent quant à des expériences lors desquelles ils ont été attaqués ou harcelés. Certains hommes reconnaissent leurs fautes dans leur propre comportement passé envers les femmes.

Des commandements qui nous condamnent tous

Dans ce contexte, nous pouvons regarder l’enseignement exigeant de Jésus comme marqué d’une beauté toute nouvelle : « Vous avez entendu qu’il a été dit : ‘Tu ne commettras point d’adultère.’ Mais moi je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis adultère avec elle dans son cœur » (Matt. 5:27–28).

L’adultère advient dans le cœur bien avant qu’il ne se produise dans le lit.

Nous avons l’habitude d’entendre ce verset appliqué à notre attitude envers les autres, et c’est juste. Jésus cible ceux qui peuvent affirmer que, de tous les commandements, celui-ci est l’un de ceux qu’ils ont confiance d’avoir respectés. Il leur dit, n’allez pas si vite en besogne. L’adultère advient dans le cœur bien avant qu’il ne se produise dans le lit. Il ne s’agit pas simplement de ce que nous faisons avec nos organes génitaux, mais de ce que nous faisons avec nos yeux et nos pensées. Cela concerne notre vie dans le domaine de notre attitude et de notre pensée, pas seulement de nos actions physiques. Selon l’estimation de Jésus, aucun de nous n’est innocent. Le commandement nous accuse tous.

La valeur de notre sexualité

Mais alors que Jésus cible la personne qui porte le regard, il vaut la peine de relever ce qu’il dit par implication au sujet de la personne qu’on regarde. Elle n’est pas faite pour qu’on la regarde ou même qu’on pense à elle avec convoitise. À nouveau Jésus n’est pas seulement préoccupé par les frontières physiques, mais par celles qui sont mentales. Son avertissement s’applique aux deux sexes. Mais, compte tenu de la plus grande prévalence des agressions sexuelles des hommes contre les femmes, il est significatif que le scénario décrive un homme regardant une femme avec convoitise. Jésus dit qu’elle est précieuse et qu’elle a de la valeur ; elle a une dignité sexuelle qui doit être honorée par tous les autres. Cette dignité sexuelle est si précieuse pour Jésus qu’elle ne doit pas être violée, même dans l’espace privé de la pensée de quelqu’un d’autre.

Ceci est impressionnant. Nous avons tendance à penser que la vie des pensées de quelqu’un est son affaire à lui seul ; ce que quelqu’un pense dans sa propre tête n’a rien à voir avec qui que ce soit d’autre. Jésus n’est pas du tout d’accord. Regarder avec une intention concupiscente est une affaire très sérieuse précisément parce que l’autre personne a tellement de valeur. L’amour honore (1 Pierre 2:17), tandis que la convoitise dégrade et transforme l’autre en objet. Nous rejetons la convoitise non parce que la sexualité est si méprisable, mais, au contraire parce qu’elle a tellement de valeur.

Nous voyons que cette valeur se reflète constamment tout au long de la Bible tout entière. À la suite du viol de Bath Schéba et de l’organisation du meurtre de son mari, Urie, David confesse sa méchanceté à Dieu : « J’ai péché contre toi seul » (Ps. 51:4). Nous pourrions penser que David pouvait aisément passer par-dessus le coût humain de son péché et le traiter comme une « question spirituelle ». Mais c’est tout le contraire, David reconnaît que le viol de la sexualité de Bath Schéba et l’achèvement cruel du mariage au sein duquel cette sexualité avait été exprimée dans les conditions de Dieu, est au bout du compte une haute trahison contre Dieu lui-même – précisément parce que Dieu place une si haute valeur dans notre dignité sexuelle.

Le surgissement du mouvement #MeToo nous donne l’occasion de recommander l’éthique sexuelle que Jésus nous a donnée. Notre culture n’a pas toujours été d’accord avec Jésus sur le fait que ce que nous faisons avec (ou à) quelqu’un dans le domaine sexuel n’est pas qu’une question physique. La violation physique de quelqu’un est méchante et suffisamment dommageable ; mais un viol sexuel laisse souvent des blessures bien plus profondes. La blessure sexuelle n’est pas la même chose qu’une écorchure du genou. Notre sexualité va au cœur même de notre personnalité. C’est pourquoi Jésus la protège tant.

Une chose aussi glorieuse que notre sexualité est en mesure d’être si profondément endommagée (et de causer des dommages aux autres) précisément parce que Dieu l’a conçue ainsi, avec la capacité de faire quelque chose de si significatif. L’union en une seule chair entre un homme et une femme a la capacité non seulement de produire une vie nouvelle, mais aussi – si elle se maintient dans le cadre de l’alliance du mariage et en l’honorant – de refléter quelque chose de bien plus grand : notre union avec Christ.

Il ne faut pas s’étonner du fait que nous découvrions combien notre sexualité compte pour nous. Elle importe profondément à Dieu.

Note de l’éditeur :

Une version de cet article a été publiée à ERLC.com.

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