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Je me souviens encore du moment où cela m’a rattrapé. L’ouragan Harvey avait dévasté notre ville en août, nous étions maintenant en octobre, et je travaillais 24 heures sur 24 depuis six semaines. L’épuisement m’a terrassé.

Je m’étais lancé dans un marathon.

De nombreux dirigeants font la même chose en ce moment car une perturbation mondiale exige des décisions urgentes, des ajustements, de la communication et une énergie différente. Le travail acharné est noble et compréhensible, mais attention : il n’est pas viable à long terme.

J’ai fini par partir en voyage quatre jours à Galveston, pour me terrer dans une location sur le Golfe, faire de longues promenades sur la plage, manger dans des restaurants au hasard, dormir quand je voulais, lire l’Ecclésiaste encore et encore, et faire le ménage dans mon esprit au travers de mon journal. Mon esprit, mon corps et mon âme avaient conspiré pour demander un arrêt de travail, et il n’y a pas eu de négociation.

J’ai continué à sprinter

C’était peut-être inévitable. Nous avions un bâtiment inondé et éventré, 50 familles inondées, une armée de bénévoles, un tourbillon de communications, un ministère mobile en pleine effervescence, des efforts urgents de collecte de fonds à lever, un énorme projet de reconstruction, une diversité de fidèles en attente d’un berger, de nouvelles équipes réclamant à corps et à cris d’aider et des rêves frustrés sur la façon d’atteindre une région en bouleversement. Avec le recul, je suis humblement touché par la façon dont notre équipe, notre église, notre ville et nos amis se sont réunis et ont surmonté cette crise.

Mais je sais que je n’ai pas toujours été sage en chemin.

Je n’ai pas pris le temps de m’arrêter, de me reposer, de déléguer ou de créer de nouveaux rythmes sains pour le long terme. J’ai juste continué à sprinter.

L’adrénaline de tout cela m’a permis de continuer. Tout était nouveau, tout était urgent, et tout le monde était à pleine vitesse, il était donc facile de brûler la chandelle par tous les bouts dans cette première phase de la crise. Cela semblait naturel et juste, voire inspirant.

Cela semblait nécessaire.

Mais je sprintais le premier kilomètre d’un marathon. Les conséquences de l’ouragan Harvey allaient consumer notre église pendant toute l’année suivante, et nos dernières familles inondées n’allaient terminer leurs rénovations que deux ans plus tard, en 2019.

Rappelez-vous : c’est un marathon

Si vous aidez un groupe, une entreprise, une organisation ou une église à traverser cette perturbation mondiale, je ne peux pas vous le dire assez fortement : allez-y doucement.

Lorsque l’avion perd de la pression dans la cabine pendant un vol, on nous dit de mettre nos propres masques à oxygène avant d’aider ceux qui nous entourent. On ne peut pas aider quelqu’un d’autre pendant très longtemps si on ne respire pas soi-même. Lorsque vous suivez une formation de premiers secours, on vous apprend à vérifier la zone immédiate où vous vous trouvez avant de commencer à soigner une victime. Vous ne pouvez pas aider quelqu’un d’autre longtemps si vous vous sentez menacé par un danger que vous auriez pu prévoir.

Diriger avec un esprit de service et de sacrifice est une bonne chose. C’est le chemin de Jésus, et le seul chemin vers la vraie grandeur dans le Livre de Dieu. De nombreux dirigeants, enseignants, administrateurs, superviseurs, travailleurs de la santé, parents et fonctionnaires font des heures supplémentaires de nos jours. Vous suivez l’actualité, traitez les informations, collaborez avec les autres, prenez des décisions, prenez soin de votre personnel et mettez en œuvre de grands ajustements dans votre propre vie et dans vos domaines de responsabilité.

Mais ne restez pas trop longtemps en mode de crise. Soyez discipliné non seulement pour vous reposer, mais aussi pour créer de nouveaux schémas et de nouveaux rythmes. Des perturbations comme celles que nous vivons vous entraîneront dans un cercle vicieux qui agitera votre esprit même si vous n’êtes pas activement en train de travailler ou de vous inquiéter. Il vous rongera et vous épuisera, tandis que votre adrénaline et votre noble désir de servir vous rendront aveugle à l’épuisement qui vous poursuit.

Dépendez des autres. Soyez discipliné. Contrôlez votre consommation de médias pour gagner du temps et protéger votre santé mentale. Et par tous les moyens, abandonnez le perfectionnisme, l’autosuffisance et toute trace du complexe du Messie.

Tout le ministère de Jésus était une gestion de crise

Souvenez-vous, tout le ministère de Jésus était une gestion de crise. Lorsqu’il n’était pas sur la route, voyageant de ville en ville, diffusant son message et dormant partout où son entourage était reçu, il était entouré par les désespérés, les hostiles, les calculateurs ou par ceux qui étaient en quête d’un spectacle.

Ses années de ministère public ont été les plus importantes de l’histoire du monde, mais il savait quand s’échapper, quand faire une pause, quand dire : « Ce n’est pas le moment, mon heure n’est pas encore venue ».

Jésus s’éloignait souvent des foules pour passer du temps seul avec ses disciples ou prier en marchant dans les montagnes. Il prenait des bateaux privés, cherchait des endroits déserts et il descendait sur le pont inférieur pour prendre un peu de repos. Et si Jésus se reposait, nous devrions faire de même. Non seulement Il est notre exemple ultime, mais Il est aussi le seul à avoir pleinement satisfait aux justes exigences de Dieu afin que ses disciples puissent se reposer sur ce qu’Il a fait et se joindre librement à l’œuvre de son Esprit en accomplissant même dans cette crise actuelle ce à quoi nous avons été appelés.

Vous n’effacerez jamais une crise

L’ouragan Harvey m’a appris ce que le ministère pastoral n’a cessé de m’enseigner : le travail n’est jamais terminé. Il y a toujours plus à faire que ce que vous avez déjà fait, et moins de temps dans la journée qu’il n’y en avait une heure auparavant. Vous pouvez rayer tâche après tâche de votre liste, mais vous ne rayerez jamais une crise. Seul Dieu décide de la fin d’une crise et de la reprise de la normalité.

N’attendez donc pas que le travail soit terminé pour vous reposer. Travaillez dur, servez les gens, faites confiance à Dieu et reposez-vous bien. Dieu travaillera pendant que vous vous reposerez, et le travail qu’il vous a assigné sera toujours là quand vous vous réveillerez.

Vous pouvez vous lancer dans un marathon, mais vous ne pouvez pas sprinter tout du long. Alors prenez vos marques, hydratez-vous et regardez à long terme. Pasteurs, trouvez votre rythme.

Traduit de : Leaders, Pace Yourself During the Quarantine

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