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Trois événements récents me poussent aujourd’hui à écrire. Leur point commun ? La foi protestante évangélique française est sous les feux des projecteurs (pas de manière positive), et faussement accusée par le gouvernement Français.

« Invitée mardi 17 mars (2020) sur la matinale de France Inter, la préfète du Grand Est et du Bas Rhin, Josiane Chevalier, a mis en cause la responsabilité de l’église de la Porte ouverte chrétienne de Mulhouse (Haut Rhin) dans la propagation massive du Covid-19 dans sa région. »

Coronavirus, les évangéliques français refusent d’être « stigmatisés » (la-croix.com)

Début 2121 :  Invitée dimanche 10 janvier sur France 3, la ministre déléguée chargée de la citoyenneté Marlène Schiappa a affirmé que certaines familles « évangélistes » sollicitent des certificats de virginité. Une affirmation fermement contestée par les évangéliques français.

« Certificats de virginité » : les propos de Marlène Schiappa suscitent la colère des évangéliques (la-croix.com)

Mardi 2 février, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin était invité sur CNews pour défendre le texte sur le plateau de l’Heure des pros présenté par Pascal Praud. Le ministre a affirmé que le séparatisme islamiste était « l’ennemi », un ennemi « dangereux » et « meurtrier », avant d’ajouter que l’islam n’est pas la seule religion concernée et de pointer les évangéliques.

« Les évangéliques est un problème très important » a-t-il déclaré, comparant les chrétiens évangéliques à l’islamisme radical tout en précisant qu’ils ne suscitent pas des problèmes « de même nature » puisque l’islamisme « fait des attentats » et « donne des meurtres ». Séparatisme : Les évangéliques, un « problème très important » en France d’après Gérald Darmanin (infochretienne.com)

Les mots sont durs, les sous entendus pesants, et le monde protestant évangélique français laissé pantois.  Notre sentiment d’injustice, et celui d’être calomnié, est violent. Les institutions évangéliques font le travail, nécessaire et important, de communiquer leur incompréhension et leur refus d’être des dommages collatéraux dans la lutte contre le séparatisme religieux à nos autorités.

Mais la question se pose, face à nos voisins, collègues…que faire au niveau individuel?

Chez moi, et sûrement chez vous, la peur d’être cataloguée « problématique » , d’être  abandonnée par le gouvernement, voire d’être opprimée dans ma liberté religieuse est bien présente. Je me dis que ces paroles entachent ma réputation, la réputation de mon église et celle de mon Dieu. Elles risquent fort de compliquer mon témoignage auprès des personnes qui ne connaissent pas Jésus.

La réponse : relire la première épître de Pierre.

L’apôtre semble l’avoir écrite pour les évangéliques français en 2021 tant ses mots sont actuels, tant les problématiques de ses premiers lecteurs, étrangers et dispersés en Asie mineure sont similaires aux nôtres aujourd’hui. Comme nous aujourd’hui, ils sont « calomniés comme s’ils étaient des malfaiteurs » 2:12/3:16,  par des « hommes ignorants et insensés » 2:15. « outragés pour le nom de Christ » 5:14.

Dans ce tumulte Pierre nous écrit  pour nous encourager, et nous attester que nous sommes bien attachés à la grâce véritable de Dieu . Ch 5:12

Notre réalité : bénéficiaires de la grâce véritable

Notre futur est glorieux, notre passage sur terre, éphémère.- ch 1 : 3-12

Nous sommes nés de nouveau pour une espérance vivante, et notre destinée éternelle est un trésor incorruptible.  Grâce à Jésus, sa mort et sa résurrection,  nous sommes en route pour un héritage qui nous est gardé par Dieu lui-même.  Notre passage sur terre ne doit durer qu’un peu de temps . Nous sommes étrangers et voyageurs, en route vers notre patrie céleste. Ces réalités futures nous aident à mettre à leur juste place les difficultés présentes.

Nous ne sommes pas seuls, nous faisons partie d’un peuple, d’une famille.- ch 2:9-10

Le jour où nous sommes passés des ténèbres à sa merveilleuse lumière, Dieu nous a unis à une grande multitude. Les croyants de tous les âges deviennent son peuple choisi, sa nation sainte, son peuple racheté. En devenant les enfants de Dieu nous trouvons une foule de frères et sœurs, dans les temps passés, présents et futurs, aussi privilégiés que nous de faire partie de la famille de Dieu. Nous ne sommes pas seuls contre tous vents d’hostilité.

La souffrance injuste est normale.- ch 2:21-25

Les premiers chrétiens en Asie mineure, minoritaires et dispersés,  mal aimés par une culture qui leur était contraire, ont ressenti cette isolation et cette hostilité, sûrement  plus durement que nous aujourd’hui. Pierre nous enseigne que dès lors que nous appartenons à Jésus, nous allons suivre son chemin, d’abord dans la souffrance, puis dans la gloire.  Le Christ souffrant injustement, renonçant à ses droits, puis ressuscité et exalté, est notre salut,  notre exemple et notre motivation pour vivre les injustices du temps présent.

Si nous sommes disciples de Jésus, ce qui nous arrive aujourd’hui est normal, prévisible, ne soyons pas étonnés !

Nous sommes libérés de notre péché, et de la crainte des hommes.- ch 1:17-21, 2: 11-17.

Car nous craignons Dieu. En effet, le seul qui juge chacun conformément à sa manière d’agir, c’est Lui. Et grâce à Jésus nous l’appelons Père !  Il fera justice contre les calomniateurs et les incrédules, pour tous ceux qui le craignent.  Notre seul souci devient donc de plaire à celui qui est le juste juge, et qui nous a graciés par la mort de son propre fils.

Nous passons de la servitude à nos anciens désirs, à la servitude à Christ, qui nous rend libres de la peur des hommes.

Notre plan d’action :

Témoigner en faisant le bien ch 2:11 à 4:11

Notre plan d’action est clairement établi par Pierre, et ce, dans toutes les strates de notre vie sociale : politique, familiale, professionnelle, ecclésiale : faire le bien ! Pierre lance un appel à l’irréprochabilité, la soumission et à un zèle décuplé à bien agir. Son épître est saturée d’injonctions à faire le bien, à avoir une bonne conduite, une belle manière d’agir. Nous sommes encouragés à ne pas être des citoyens médiocres dont le but est de « passer sous les radars », mais à faire l’effort supplémentaire pour exceller à faire le bien.

Le but ? La gloire de notre Dieu dans la bouche des incroyants, calomniateurs 2:12

Témoigner par nos paroles ch 3:15

Notre foi en Christ ressuscité nous donne l’espoir d’un héritage incorruptible comme nous l’avons lu au chapitre 1. Mais notre espoir mérite des explications, souvent, pour compléter et clarifier nos actes. En effet, il existe beaucoup de raisons pour faire le bien. Nous faisons le bien pour la gloire de Dieu, alors ouvrons nos bouches malgré la crainte.

Si nous nous rendons compte que nous ne savons pas quoi dire pour défendre l’espoir qui est le nôtre, faisons le travail nécessaire et important d’apprendre à articuler, expliquer et raisonner notre foi, prêts à partager les raisons de notre espoir à quiconque nous le demandera !

Accepter de souffrir pour avoir fait le bien ch 3:8-17 et 4:14-19

Une fois tous nos efforts dirigés vers le bien, nous sommes encouragés à accepter en bénissant Dieu de recevoir pour seul salaire l’insulte, la critique. En effet, nous n’aurons peut être aucune gratification de la part de nos semblables, mais Dieu nous fait cadeau d’une vie que l’on aime et de jours heureux.

Vivre la communion fraternelle intensément ch 5

Quand nous sommes sous pression, souvent nous pouvons nous retourner contre ceux qui nous sont le plus proche. D’où la nécessité, de la part de Pierre, de nous exhorter à aimer les frères d’un amour ardent 1:22, 2:17 ! Puisons dans nos communautés chrétiennes l’amour nécessaire pour nourrir nos âmes découragées et combattre le péché dans nos vies. Pour les anciens dans nos églises, soyez d’autant plus vigilant au soin apporté au troupeau. Pour les jeunes, soyons soumis et humbles devant Dieu et les anciens. Qu’il règne l’ordre, l’amour, l’humilité, la sobriété, la vigilance et la sainteté dans la maison de Dieu.

 

Il n’y a pas de meilleure conclusion à cet article que les mots de l’apôtre Pierre lui-même :

« Le Dieu de toute grâce vous a appelés [en Jésus Christ] à sa gloire éternelle. Après que vous aurez souffert un peu de temps, il vous rétablira lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. A lui soient [la gloire] et la puissance aux siècles de siècles ! Amen ! » 5:10-11

 

Pour aller plus loin n’hésitez pas à lire l’excellent article, très bien documenté, de l’historien et chercheur au CNRS Sebastien Fath : «Non, les évangéliques ne représentent pas un «problème très important» en France» (lefigaro.fr)

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