Il y a quelques semaines, nous avons assisté à une insurrection de terroristes domestiques, incitée et fomentée par le président des États-Unis. Nous avons assisté à l’attaque du Capitole, à la profanation du siège de la démocratie américaine, à des blessures infligées aux innocents et au meurtre d’un officier de police du Capitole. Nous avons vu une foule menacer de lyncher le vice-président des États-Unis et des membres du Congrès – tout cela pour tenter d’arrêter un processus constitutionnel et de renverser une élection par le peuple américain.
Une partie de moi hésite à aborder ce sujet. Notamment parce que mes opinions sont bien connues et n’ont pas changé. Mais également parce que je ne veux pas du tout qu’on m’entende dire : « Je vous l’avais dit ». Ce n’est pas à moi de le dire et je laisse aux autres le soin de juger. En tout cas, je sais que j’ai eu tort sur beaucoup de choses dans ma vie et je pourrais même faire toute une série ici sur « Les fois où je me suis trompé ». Mais pour l’instant, je vais simplement parler honnêtement de ces choses telles que je les vois.
Ces dernières années, j’ai considéré la possibilité que j’étais peut-être fou, complètement incapable de voir ce que les autres voyaient. Cela était d’autant plus déroutant que beaucoup de gens clamaient en public combien ce leader était grand alors qu’en privé ils disaient exactement le contraire. Derrière des portes fermées, ils disaient qu’il était mentalement instable, qu’il était « un homme immoral pire que ce que LBJ (Lindon B. Johnson) n’avait jamais rêvé d’être ».
Mais, encore une fois, je l’ai dit à ma femme en 2017 : je suis presque tout seul avec cette position. Je vais prier pour que mes détracteurs aient raison et pour qu’il s’avère que je sois incapable de voir ce qu’ils voient. « Je vote pour une plateforme, pas pour une personne ; une administration, pas un individu », me disaient les gens. Je ne pouvais pas faire cela en toute conscience, mais mon attitude était, et est encore, « Qui suis-je pour juger le serviteur d’un autre ? Qu’il tienne bon ou qu’il tombe, cela regarde son seigneur. « (Rom. 14.4). Nous pouvons être en désaccord sur ce point, tout en nous supportant les uns les autres, sachant que tout serait réglé par Dieu en son temps.
Il s’agit d’une situation différente de cela. Il ne s’agit pas de politique. Il s’agit de mon pays, de l’État de droit et du caractère sacré de la vie humaine. Le président a invité des foules à Washington – promettant un moment « fou » – et leur a dit de marcher jusqu’au Capitole. Bien que le vice-président Pence n’ait rien pu légitimement faire, le président l’a traité de lâche et a remonté les foules contre lui. Beaucoup ont scandé « Pendez Mike Pence » tout en construisant une potence sur les terrains du Capitole. Un drapeau américain a été jeté par terre et remplacé par un drapeau Trump, tandis qu’un autre insurgé a fait défiler un drapeau confédéré dans le Capitole. Des officiers de police ont été attaqués. Les chefs du Congrès se sont cachés pendant que les portes étaient attaquées par les foules qui cherchaient à les atteindre. Des gens sont morts. Le Capitole a été saccagé. Des fonctionnaires de l’administration ont démissionné en signe de protestation.
Si vous ne lisez rien d’autre, lisez ceci : Si vous pouvez défendre ceci, vous pouvez défendre n’importe quoi. Si vous pouvez écarter ceci en disant « Eh bien, ce n’est pas très différent de… » ou en changeant le sujet sur le fait qu’un réseau social privé supprime un compte incitant à la violence est « Orwellien », alors où est votre limite ?
En tant que chrétiens, nous devons être le peuple qui est façonné et formé par la Parole de Dieu.
Le pays doit se tourner vers sa Constitution, vers les principes fondateurs de cette nation, pour y faire face. Et, en tant que chrétiens, nous devons être le peuple qui est façonné et formé par la Parole de Dieu. Adolescent, dans une église baptiste du Sud, on m’a appris à évangéliser en utilisant ce qu’on appelait « la Voie Romaine ». Cela signifiait que, bien que toute l’Écriture soit utile et peut être utilisée pour partager l’Evangile, on peut montrer à quelqu’un le plan du salut en utilisant des versets qui se trouvent uniquement dans l’épître aux Romains. Plutôt que de feuilleter dans tout le canon, on avait simplement à tourner les pages de ce livre et montrer aux gens l’amour de Dieu, le jugement de Dieu, la nécessité de la croix, la puissance de la résurrection, la signification de la foi et de la repentance, comment vivre dans l’Esprit, etc.
Ceci n’est pas une présentation de l’évangile, mais je suggère que, bien que la Bible entière parle des racines de cette crise, nous pouvons, à partir du seul livre des Romains, voir quelle est la marche à suivre. Voici quelques réflexions.
La vérité ne peut pas être obtenue en mentant
Dès le début de la lettre de Paul, il parle du saint jugement de Dieu sur la tromperie et l’impitoyabilité. Cela inclut ceux qui connaissent « le décret de Dieu » sur le péché mais qui, non seulement commettent de tels péchés eux-mêmes, mais aussi « approuvent ceux qui agissent de même » (Rom. 1.32). En soulignant le péché que Dieu juge, Paul a écrit à propos de ceux qui « se servent de leur langue pour tromper » ainsi que ceux dont « les pieds courent pour verser le sang » (Rom. 3.13-15).
Il n’est pas vrai – et cela n’a jamais été vrai – que cette élection ait été volée. C’est pourquoi une telle accusation n’a même jamais été portée devant un tribunal, où des peines pour parjures seraient appliquées, mais seulement sur les réseaux sociaux et dans des meetings démagogiques. Peu importe ce que l’on voulait qu’il se passe lors de l’élection, comme le dit le proverbe, « les faits ne se soucient pas de vos sentiments ». Joe Biden a été élu et, comme l’a dit Mitch McConnell mercredi, ce n’était pas particulièrement serré. Les foules qui ont attaqué le Capitole n’étaient pas des « antifa infiltrés » – nous connaissons, dans de nombreux cas, leurs noms, leurs visages et leurs histoires.
Certains prétendent que toute élection d’un président démocrate mènera à la perte de la liberté religieuse pour toujours, à l’incapacité de protéger à nouveau la vie des enfants à naître ou à un autre résultat. Supposons un instant que ce soit vrai – cela ne justifierait toujours pas de mentir sur le fait de savoir qui a remporté l’élection « par une écrasante majorité » ou de savoir si le Congrès peut simplement écarter les électeurs ou si le vice-président fait partie d’une conspiration visant à escroquer le peuple américain en refusant de faire ce que la Constitution lui interdit clairement de faire.
Paul a écrit : « que Dieu est vrai et tout homme menteur » (Rom. 3.4). Et à ceux qui suggèrent que « si par mon mensonge la vérité de Dieu abonde à sa gloire, pourquoi suis-je encore condamné comme pécheur ?« , Paul les a accusés de « calomnie » et a dit que leur condamnation est juste (Rom. 3.8).
Il a mis en garde contre ceux qui veulent servir « leurs propres appétits, et qui, par des paroles lénifiantes et des flatteries« , trompent « le cœur des gens simples » (Rom. 16.18).
La vérité est que beaucoup des personnes qui ont fait ces déclarations savaient qu’elles étaient fausses et pensaient que certains résultats – collecter de l’argent, établir leur avenir politique, apaiser leur ego – feraient que ces mensonges seraient acceptables.
Dieu nous garde de faire cela.
Le bien ne peut pas être obtenu en commettant le mal
Outre la calomnie du mensonge pour la gloire de Dieu, Paul a cité ceux qui disaient : « Pourquoi ne ferions-nous pas le mal afin qu’il en résulte du bien ? » (Rom. 3.8). Plus tard, il nous dit que la vengeance ne peut pas apporter le bien à cause du commandement : « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien. » (Rom. 12.21).
Le meurtre, c’est mal. L’insurrection c’est mal. L’émeute, c’est mal. Le terrorisme, c’est mal. Si quelqu’un, en réponse aux attaques brutales contre des innocents le 11 septembre 2001, dit: « Oui, mais essayez de comprendre le désespoir du peuple afghan« , il a tort de le faire. Si quelqu’un dit : « Oui, l’avortement prend une vie humaine, mais la pauvreté est pire« , il a tort. Et si quelqu’un dit, face à une violente insurrection au Capitole: « Oui, mais qu’en est-il de….« , il a tort.
Vous ne pouvez pas défendre « l’ordre public » tout en excusant l’anarchie. Vous ne pouvez pas défendre la cause pro-vie tout en excusant le meurtre. Vous ne pouvez pas soutenir la police en assassinant des agents de police. Vous ne pouvez pas soutenir la liberté religieuse en bafouant la Constitution des États-Unis.
Au-delà de cela, une bonne politique ne peut pas absoudre un mauvais caractère. Le caractère compte. L’intégrité est importante. Il ne s’agit pas seulement de « manières » ou de « droiture » ou « d’élitisme » ou « d’esthétique », mais de l’éthique du Christ.
Le mal n’est justifié par aucune fin. Ainsi, les Ecritures nous disent : « Ayez le mal en horreur, attachez-vous au bien. » (Rom. 12.9).
La justice exige la responsabilité
Les chrétiens ont parfois été en désaccord sur la signification de Romains 13, mais il n’existe aucune interprétation de Romains 13 qui soutiendrait une insurrection meurtrière et violente, ou l’incitation à celle-ci. Les pouvoirs en place, écrit Paul, sont « établis par Dieu » et doivent fonctionner dans des limites : « En effet, on n’a pas à craindre les magistrats quand on fait le bien, mais quand on fait le mal » (Rom. 13.4), et l’épée doit être exercée non pas par des groupes d’autodéfense, mais par ces autorités légitimes et seulement contre le malfaiteur (Rom. 13.4).
Les autorités gouvernementales n’ont pas le choix de tenir ou non les gens pour responsables de l’incitation et de la réalisation de l’insurrection. Agir autrement reviendrait à cesser d’être une société juste et à donner aux futurs malfaiteurs les moyens de faire de même. Tous ceux qui ont attaqué notre Capitole ou qui ont planifié ou dirigé une telle prise d’assaut du Capitole, devraient être arrêtés et poursuivis comme le prévoit la loi.
Vous entendrez des gens dire que, au nom de « l’unité », nous devrions tranquillement mettre de telles choses de côté. Dieu nous en garde. L’unité du peuple ne peut pas s’accompagner d’un manque de responsabilité. La police n’a pas la possibilité d’ignorer ces émeutiers. Le Congrès n’a pas la possibilité d’ignorer ses obligations constitutionnelles concernant les crimes et délits graves. Le vice-président et le cabinet ne peuvent pas mettre de côté leurs responsabilités par crainte pour leur avenir. Espérer que tout cela s’en ira tranquillement tout seul, c’est inciter de futurs terroristes et c’est faire exactement ce que la Bible interdit, à savoir « acquitter le coupable et celui qui condamne le juste » (Prov. 17.15).
L’unité exige la responsabilité. La justice exige que l’on rende des comptes. Sans cela, il ne nous reste que « l’injustice pour arriver à plus d’injustice » (Rom. 6.19).
L’unité exige la responsabilité. La justice exige que l’on rende des comptes. Sans cela, il ne nous reste que « l’injustice pour arriver à plus d’injustice » (Rom. 6.19).
Vous n’avez pas à être d’accord avec moi. Je peux me tromper. Je ne parle pour personne d’autre que pour moi. Mais vous méritez d’entendre de moi ce que je pense honnêtement. Si au moment des faits, j’avais été le Président, j’aurais démissionné. Si j’avais été le vice-président, j’aurais réuni le cabinet conformément au 25e amendement. Si j’avais été membre du Congrès, j’aurais été pour la destitution. Et si j’avais été un sénateur des États-Unis, j’aurais voté pour la condamnation. Et j’aurais été prêt, si nécessaire, à perdre mon siège en le faisant. En fait, je suis prêt, si nécessaire, à perdre ce siège.
Encore une fois, je pourrais me tromper. Mais, si c’est le cas, proposez ce qui peut être fait pour que justice soit faite et que cela n’arrive plus jamais à notre pays.
Est-ce que c’est facile ? Non. Les gens diront-ils que vous êtes un « libéral caché » ? Oui. Les gens vous menaceront-ils d’une « guerre psychologique » ou mèneront-ils des enquêtes sans fin contre vous ? Peut-être. Les gens menaceront-ils de vous tuer, vous et votre famille, ou de détruire votre réputation et votre ministère ? Peut-être.
Vous pouvez survivre à tout cela. Croyez-moi.
L’intégrité exige de la cohérence
Paul a écrit : « Toi qui dis de ne pas commettre d’adultère, tu commets l’adultère ! Toi qui as les idoles en horreur, tu pilles les temples ! » (Rom. 2.21-22). Le manque de cohérence est un manque d’intégrité, a-t-il averti, et cela a des conséquences envers soi-même mais aussi envers les autres. « Le nom de Dieu est blasphémé parmi les nations à cause de vous, comme cela est écrit. » (Rom. 2.24).
Les gens regardent. Les gens écoutent. Certains d’entre eux sont vos enfants.
La vue des panneaux « Jésus sauve » et « Dieu bénisse l’Amérique » brandis par ceux qui prennent violemment d’assaut le Capitole est bien plus qu’une simple incohérence. Il s’agit d’une image satanique de Jésus-Christ et de son évangile. Le mélange de la religion chrétienne avec des cultes insensés et contre-bibliques, tels ceux de Q-Anon qui proclament au monde que c’est ça l’évangile, est un mensonge. C’est un blasphème contre un Dieu saint.
Regardez autour de nous, cinq ans après le début de cette expérience. Toutes les familles que je connais sont divisées sur cette personnalité. Toutes les églises que je connais le sont aussi. Les amitiés sont brisées, pour presque tous ceux que je connais. Et, surtout, chaque enquête montre que l’église perd la prochaine génération parce qu’elle croit que l’évangélisme est utilisée par ce mouvement politique pour arriver à ses fins. Vous pouvez dire : « Eh bien, nous ne pouvons pas prendre de décisions en fonction de ce que les gens veulent » : c’est vrai. Si je parlais chaque semaine à des gens qui partent parce qu’ils rejettent la Trinité ou l’Incarnation ou la résurrection corporelle ou la moralité sexuelle ou quoi que ce soit d’autre, je serais d’accord avec vous.
Mais si les gens s’en vont non pas parce que nos croyances sont trop fortes mais parce qu’ils pensent que nous ne croyons pas ce que nous proclamons, que se passe-t-il alors ? Comment reconstruire le témoignage de l’Eglise ? Quelles sont les conséquences ? Un début – un petit début, mais nécessaire – c’est que l’Eglise dise clairement que les théories du complot, les insurrections, les émeutes, les meurtres et les incitations à la violence sont en décalage avec la Parole de Dieu et que nous ne passerons pas une seconde – pas un de nous – à en discuter.
Si le monde nous rejette à cause du Christ et de sa crucifixion, tant pis pour le monde. Si le monde nous rejette parce qu’il pense que le Christ n’est qu’une mascotte pour des causes qu’on soutiendrait même si Jésus était encore mort, alors que Dieu ait pitié de nous.
Si le président Obama tentait de renverser une élection et incitait ses partisans à prendre d’assaut le Capitole, à profaner le drapeau, à tuer des innocents et à terroriser beaucoup d’autres personnes avec des bombes artisanales, des menottes et des armes, chaque chrétien évangélique le dénoncerait à juste titre avec les termes les plus forts possibles (et beaucoup suggéreraient que nous sommes sous le règne de l’Antichrist), et chacun d’entre nous sait que c’est vrai.
Si le monde nous rejette à cause du Christ et de sa crucifixion, tant pis pour le monde. Si le monde nous rejette parce qu’il pense que le Christ n’est qu’une mascotte pour des causes qu’on soutiendrait même si Jésus était encore mort, alors que Dieu ait pitié de nous.
« Péchons davantage pour que la grâce abonde davantage » ou « mentons pour atteindre la vérité » ou « révoltons-nous pour atteindre la paix » ou « tuons pour gagner la vie » – toutes ces choses sont complètement contredites par les paroles de notre Bible, par notre évangile. Notre champ de mission le sait-il ? Sinon, est-ce notre faute ?
L’espoir commence dans la lamentation
La situation dans ce pays semble sombre. Nous avons déjà vu cela. L’église de Rome, à laquelle Paul a écrit, verra l’empire s’effondrer quelques siècles plus tard. À l’époque, elle semblait dos au mur à cause de César et du culte impérial. Pour beaucoup, Dieu semblait être invisible dans les promesses qu’il avait faites à Israël. Et pourtant, Paul a présenté un évangile dans lequel nous « Nous sommes fiers même de nos détresses, sachant que la détresse produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et la victoire dans l’épreuve l’espérance. Or cette espérance ne trompe pas. » (Rom. 5.3-5).
Dieu n’est pas infidèle à ses desseins, a écrit Paul, mais il a toujours travaillé à travers un reste (Rom. 11). Notre espoir de salut commence par la repentance, le regret de nos propres péchés (Rom. 6.20-23). Notre espoir de la gloire future dans laquelle nous aurons part commence par notre gémissement avec le Saint-Esprit, avec la Création qui nous entoure, qui n’est pas comme elle est censée être (Rom. 8.19-27).
Les temps sont sombres et nous sommes tentés de désespérer. Mais, dans le Christ, nous sommes « plus que des vainqueurs » car rien – » ni les dominations, ni le présent, ni l’avenir, ni les puissances » ne pourra jamais » nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rom. 8.37-39).
Traduit avec autorisation de : The Roman Road from Insurrection