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Cet article est tiré du livre « Dire la vérité avec amour» par David Powlison

La Bible dit à plusieurs reprises que nous grandissons et changeons uniquement en écoutant, et non en bavardant. Avec raison, Jésus dit : « Que celui qui a des oreilles pour entendre entende ». À juste titre, David exprime l’appel de Dieu pour entendre son conseil personnel : « Je t’instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre ; je te conseillerai, j’aurai le regard sur toi ». Échouer à écouter est l’équivalent d’avoir une tête de mule (voir Ps 32.8,9). Être prêt à écouter est en soi un aspect significatif de la repentance et de la régénération.

Comment s’y prendre pour gérer une personne trop bavarde ? La première partie du processus peut sembler facile. Vous avez peu de choix. Vous écoutez. Voici la partie plus difficile : vous avez un choix à faire sur votre façon d’écouter. Écoutez attentivement. Ne soyez pas insensible. Ne vous contentez pas d’attendre qu’elle ait ni. Ne vous irritez pas ; ne cherchez pas la sortie. Écoutez en vue de bien comprendre. Comprenez pour être en mesure de donner des paroles de vie et de savoir comment aimer. Vous ne pouvez pas savoir quoi dire ou quoi faire avant d’avoir entendu l’histoire, le flot chaotique d’anecdotes, d’émotions, de réactions, d’interprétations, de répétitions et de contradictions. Ne restez pas surpris, comme nous en avertit l’auteur des proverbes, lorsque vous entendrez presque à coup sûr des péchés révélés dans le processus. Vous entendrez de l’amertume, des médisances, de l’apitoiement sur soi, de fausses croyances, de la rationalisation, des obsessions, des esquives, des inventions, et tout ce qui peut découler d’un bavardage vide et stupide.

Transformer les bavards en auditeurs

Vous devez ensuite trouver le moyen de prendre la parole. C’est la bataille pour les âmes. Qu’allez-vous dire ? Il n’y a pas de script, mais voici une approche que je trouve fructueuse.

« Je vous ai écouté… et je vous ai entendu dire… »

Ici, vous pouvez communiquer une préoccupation bienveillante et de la compréhension.

« Vous ai-je bien compris ? »

Ici, vous êtes ouvert à toute correction. La compréhension partielle peut être complétée par ce que vous ne saviez pas auparavant.

« Dieu dit que nous changeons en écoutant et non en bavardant. »

Laissez la réalité de Dieu choquer des hypothèses toutes faites. La plupart des verbomoteurs ont été trop occupés pour prendre le temps de bien réfléchir aux choses. Ils se contentent de parler, ou ils parlent pour se sentir mieux, ou ils s’imaginent que parler va résoudre des choses dans leur vie. Injectez une perspective différente dans le courant de la conscience verbale : « Pensez à cela. Dieu dit que nous changeons en écoutant et non en bavardant. » C’est radical ! Et ceux qui sont attentifs commencent à changer leur façon de parler. Ils apprennent à dire des choses dignes d’être écoutées. Voilà une vérité qui peut figurer sur toutes les pages de L’Écriture ! Jacques 1.18-22 est un bon endroit pour commencer.

« Voulez-vous entendre une réponse honnête et constructive par rapport à ce que vous venez de dire ? »

Invitez les personnes à écouter. Ici, gardez à l’esprit que votre appel est dé ni par Éphésiens 4.15,16,25,29 : dire la vérité avec amour… faire sa part… parler honnêtement… de façon constructive et avec grâce. Inviter les gens à écouter revient à les inviter à s’engager dans une interaction honnête au lieu d’un monologue sans n. Certains refuseront d’écouter votre réponse. Ils préféreront repasser inlassablement les mêmes vieilles chansons dans leur boîte à musique. Mais beaucoup accepteront. Les chrétiens sont, par définition, des personnes dotées d’« oreilles pour entendre ». Bien sûr, les oreilles conçues pour entendre la voix de Christ peuvent être momentanément sourdes ou distraites par d’autres voix. Mais les brebis du 
Berger entendront sa voix. Vous pouvez compter là-dessus.

Alors, exprimez des paroles à propos. Il n’y a pas de script ;

cependant, une conversation qui s’est rendue jusqu’à cet endroit offre 
des possibilités illimitées de porter du fruit.

UN MESSAGE SIMPLE

Qu’a besoin d’entendre un intarissable bavard ? Les mêmes choses que tout le monde ! Un pasteur avisé, fort de ses décennies d’expériences avec les péchés et les souffrances de personnes réelles, m’a parlé un jour de son approche du counseling. Plus il avait appris à se connaître lui-même, à connaître d’autres personnes et Christ, plus la structure de base de ses conseils était devenue épurée et ciblée. Il me l’a résumée en une seule phrase : « [Christ] est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux » (2 Co 5.15). 
Tout est dit. Il ne voulait pas dire que le counseling est simpliste, et que nous pouvions faire entrer les gens dans des moules. Le counseling biblique est souple, infiniment adaptable, et se personnalise de façon à s’ajuster aux personnes et aux problèmes. Le 
counseling biblique est simple. La structure de base et la motivation d’un counseling digne de ce nom peuvent tenir en une phrase. Que doit entendre le bavard pour cesser de parler et enfin écouter ? Christ est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux- mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux.

L’hymne d’Isaac Watts réaffirme cela avec l’émotion et l’engagement appropriés :

… Christ, le puissant Créateur, Est mort pour le pécheur…
À toi je me livre, Seigneur…

C’est là tout ce que je puis faire. « J’ai du mal avec ceux qui parlent sans cesse. » Cependant, ceux qui apprennent à écouter ont la bouche remplie de la merveilleuse grâce donnée gratuitement. Ils découvrent Christ lui-même.


séminaire E21

Retrouvez David Powlison lors du prochain séminaire proposé par Évangile21 en mai 2018.

Il interviendra notamment sur le thème « Transformer nos conversations en ministère » ou il apportera un regard sur la relation d’aide selon la Bible.

Plus d’informations et inscription au séminaire : http://seminaire2018.evangile21.org

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