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J’ai peur.

J’ai souvent peur de demain avec l’Autisme.

Oui, parce que voilà, dans la vie de mon mari et moi, il y a 5 miracles… Et parmi ces 5 miracles, l’autisme s’est invité. Il n’était pas prévu au programme des festivités, mais voilà. C’est un fait : il est là, et bien enraciné. Dieu nous a prêté 3 filles, avant de nous confier 2 garçons.

Et voilà que le premier de ces princes semble tout droit venu d’un autre monde. Un autre pays. Celui que Joseph Schovanek, lui même autiste, nomme : « l’Autistan ». Et quand la vie tourbillonne et qu’elle m’absorbe dans son vortex et que j’oublie de ralentir, j’ai peur.

J’ai peur de demain, avec cet enfant là. J’ai peur de l’avenir avec ces troubles là.

J’ai peur de ne plus pouvoir. J’ai peur de ne plus vouloir. J’ai peur de ne plus savoir.

 Si dans 5, 10, 20 ans, il y a toujours ces couches à changer, ces dégâts à nettoyer l’estomac au bord des lèvres, et l’eau du cœur au bord des yeux, quand par malheur, il est plus rusé que moi….. ces matelas déchirés, ces morsures sur ses propres bras, ces radiateurs toujours éteints, ces portes qu’il faut absolument laisser ouvertes, et ces prises débranchées …

J’ai peur de le retrouver suspendu au dessus du vide, sur le rebord extérieur d’une fenêtre. J’ai peur quand je ne l’entends plus, et ma terreur augmente à mesure que j’ouvre chaque pièce de la maison sans l’y trouver.

J’ai peur qu’il m’échappe, ou qu’il échappe à ma surveillance. J’ai peur que ma vigilance flanche juste les deux secondes qui lui seront nécessaires à quitter la maison. C’est déjà arrivé. Mes jambes me soutenaient avec justesse.

Il a beau  avoir 10 ans, il n’a que très peu, voir pas conscience du danger, et parle bien trop peu pour savoir dire qui il est et d’où il vient.

L’écrire est d’ailleurs assez douloureux, parce que l’espace de quelques lignes, je me projette dans ce genre de situation, et l’angoisse est bien réelle.

C’est comme un géant à affronter chaque jour. Un géant qui grandit à mesure que mon enfant, lui aussi, grandit.

Il est des moments où ces craintes tenaillent mon cœur et paralysent mes pensées. Et je me dis que je ne pourrai pas faire face. Que ce n’est pas possible d’avancer encore avec la peur chevillée au corps.

Les disciples de Jésus ont eu peur.

Les hommes qui ont le plus côtoyé notre Seigneur, et qui ont vu tout ce qu’il a accompli, connaissaient la peur. Leurs réactions face à la peur peuvent nous sembler excessives, ou au contraire, nous rassurer.

Les vents sont contraires. Les disciples ont du mal à ramer… Jésus le sachant, va à leur rencontre en marchant sur l’eau. Et les disciples sont paniqués…Dans leur frayeur, ils croient même à un fantôme et poussent des cris… (Matthieu 14 : 22-36  Marc 6 : 45-56 Jean 6 : 15-21 )

Sur le même lac, dans une barque secouée de toute part par une tempête : «  Maître… Nous périssons ! » (Matthieu 8 : 23-27   Marc 4 : 35-41 Luc 8 : 22-25)

Après la mort de Jésus, nous retrouvons les disciples enfermés à double tour par crainte des Juifs : ils avaient peur. Et Luc au chapitre 24 (36-43) nous révèle que les disciples ainsi réunis furent saisis de frayeur et de crainte à l’apparition de Jésus.

Un peuple tout entier terrifié

Prenons un autre exemple. Un exemple de terreur collective cette fois.

Je ne connais ni votre taille, ni votre carrure. Mais imaginez-vous face à un homme en armure, qui mesure entre 2 et 3 mètres … Un homme, un seul, capable de terroriser tout un peuple. Tout le peuple d’Israël était absolument transit de frayeur devant Goliath.

Dans chacune de nos vies, la peur peut ressembler à ce géant arrogant. Elle peut nous transir. Nous paralyser. Nous faire paniquer, perdre nos moyens, avoir des réactions disproportionnées.

Toutes, et tous autant que nous sommes, nous avons nos Goliath à affronter.

Dans toutes ces histoires, quelle réponse est donnée à la peur ?

Avez-vous déjà pris le temps d’observer les réactions de Jésus face à la peur de ses disciples dans les situations que j’ai évoquées ?

Dans la première situation Jésus leur dit «  Soyez sans crainte, c’est moi ». Il ne leur dit pas  «  Mais enfin comment pouvez-vous avoir peur après tout ce que vous venez de voir ? Je viens de nourrir 5000 hommes …  Vous ne comprenez donc rien ? »

Dans la seconde situation, Jésus leur demande « Pourquoi avez-vous peur ? Gens de peu de foi… » Jésus condamne-t-il la peur en y associant le manque de foi ? La peur serait-elle un sentiment négatif à bannir ?

Quant à la troisième scène, Jésus demande aux disciples pourquoi ils sont si effrayés, et leur reproche leur incrédulité.

Jésus oublie-t-il que ses disciples sont avant tout des êtres humains ? Objectivement, si je voyais un homme avancer vers ma barque, de nuit, en pleine tempête, en marchant sur l’eau, je serais terrorisée moi aussi.

Si une autre fois, ma barque manquait de chavirer au cours d’un épisode météo violent, et que je voyais le capitaine de ma vie dormir paisiblement, je lui dirais aussi, effrayée : « Ne vois tu pas que  nous allons y passer ? » Et si ce soir, alors que toutes les portes de ma maison sont fermées, apparaissait au milieu de ma famille, bien vivant, un ami que je pleure depuis plusieurs jours, je serais sérieusement affolée…

Ce que je retire de tout ceci et ce qui m’aide à apaiser mes peurs :

Il est tout à fait naturel d’être en proie à la peur. Et celle-ci nous sauve parfois.

J’aime ce que Jésus oppose à la peur. Dans le premier exemple que je propose, notre Seigneur ne dit pas à ses disciples «  n’ayez pas peur ». Il leur donne une bonne raison de ne pas avoir peur : « Ne craignez pas, c’est moi » C’est LUI. Il est là, au milieu de leur tempête. Il a vu leur difficulté. Il est là.

Dans les deux autres situations, je mesure la pertinence de la question de Jésus. Encore une fois, il ne leur demande pas seulement de ne pas avoir peur. Il leur pose une question : POURQUOI avez-vous peur ? Quelle est la raison de votre affolement ? Et Jésus lie à cela leur manque de foi. Et il a parfaitement raison.

Moi aussi il faut que je me demande pourquoi j’ai peur. Et que je réalise que bien souvent je n’ajoute pas foi aux divines promesses. Moi aussi j’oublie qu’il est le Dieu qui maîtrise les éléments. Qui calme les tempêtes. J’oublie qu’il sait que je suis dans une tempête, et face à plusieurs géants. J’oublie qu’il est là, et j’ai peur. J’oublie combien de fois il est intervenu, dans ma vie et dans celle des autres, et de quelle manière.

J’ai une affection toute particulière pour ce verset d’Esaïe qui, s’il est écrit dans un contexte particulier il y a fort longtemps, garde une résonance très actuelle.

EsaÏe 41 : 10

Ne crains rien, car je suis avec toi; Ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu;

Je te fortifie, je viens à ton secours, Je te soutiens de ma droite triomphante.

J’ai lu un jour cette adaptation de ce verset : «  Ne promène pas des regards inquiets, c’est comme si tu m’oubliais. »

J’en viens à présent au peuple d’Israël qui était tétanisé par ce géant. Mais voyez David, ce jeune berger. Qu’oppose-t-il, lui à la peur de tout un peuple et à la vantardise de ces 3 mètres de hauteur ?

Il leur oppose l’Éternel des armées au nom duquel il marche, et auquel appartient le peuple que Goliath humilie depuis 4 jours.

David connaît son Dieu, il connaît son œuvre et ajoute foi à la puissance de Dieu. Quelle leçon pour ma vie ! Ce Dieu est aussi le mien. Il est le vôtre !

Il y a quelques jours, je suis allée un peu plus haut, dans mon village, sur les chemins de campagne. J’ai parlé avec Dieu un bon moment. Je lui ai raconté mon cœur lourd de cette vie avec les troubles envahissants de mon petit prince, qui portent si bien leur nom. Je lui ai dit que je n’avais plus envie de continuer comme ça. Que franchement demain, et tous les autres demains, ça n’allait pas être possible.

Et tout en marchant je contemplais la douceur des collines aux flancs desquelles se repaissent encore quelques vaches, et au sein desquelles sont enracinés des arbres. Je voyais ces mêmes arbres revêtir le flamboiement de l’automne, et les derniers papillons profiter encore des dernières fleurs. Dans les vergers, des arbres chargés de fruits…

Et je me disais que dans cette immuable danse, le Dieu fidèle était à l’œuvre. Le lait des vaches pour leurs petits, les arbres pourvoyeurs pour un hiver plus doux, la nature qui s’endort pour préparer un nouveau printemps, le chant de l’alouette et la chute des feuilles… Rien ne lui échappe. Ce matin encore il savait le nombre de mes cheveux. Tout est sous contrôle. Sous son contrôle. Il sait.

Voici quelques-uns des versets qui m’encouragent fortement dans ces moments de crainte :

Psaumes 103 : 13-14

Comme un père a compassion de ses enfants, L’Éternel a compassion de ceux qui le craignent.

Car il sait de quoi nous sommes formés, Il se souvient que nous sommes poussière.

 Les paroles de Samuel sont aussi bien souvent un clin d’œil pour mon âme :

1 Samuel 7 : 12 : Jusqu’ici l’Éternel nous a secourus.

Et que dire de Lamentations au chapitre 3 : 22-24 

Les bontés de l’Éternel ne sont pas épuisées, Ses compassions ne sont pas à leur terme; Elles se renouvellent chaque matin. Oh! Que ta fidélité est grande! L’Eternel est mon partage, dit mon âme; C’est pourquoi je veux espérer en lui.…

 

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