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Au printemps 2014, j’ai pris l’une des décisions les plus déchirantes de ma vie d’adulte : j’ai démissionné de mon poste de pasteur d’une église qui m’avait appelé un peu plus de trois ans auparavant.

Après des mois et des mois de prière, d’examen de mon âme, de nuits sans sommeil et de recherche de conseils auprès d’hommes sages qui ont des décennies dans les tranchées du ministère, je suis arrivé à la conviction que le futur de l’église n’était pas le mien.

Il était devenu clair qu’il n’y avait pas de sentier ouvert devant nous qui pourrait bénéficier à l’église ou à ma famille. Heureusement j’ai été capable de quitter l’église en bons termes et je profite aujourd’hui de nombreuses amitiés chaleureuses dans cette même congrégation. Dieu a utilisé ce temps pour révéler de nombreux défauts en moi et pour me préparer à la congrégation que j’ai le privilège de servir aujourd’hui.

S’il y a quelque chose de plus difficile encore que de discerner l’appel vers le service dans une église, ce pourrait bien être de discerner le bon moment pour la quitter.

La décision prit de nombreuses semaines et demanda beaucoup de prière et je l’ai prise avec un sens profond de crainte et de tremblement. S’il y a quelque chose de plus difficile encore que de discerner l’appel vers le service dans une église, ce pourrait bien être de discerner le bon moment pour la quitter. C’est une chose difficile parce qu’il y a, impliqué dans une telle décision, bien plus que le simple fait de rester ou partir. Est-ce que je ne suis pas en train de fuir devant la difficulté ? Est-ce que je désire quitter pour des raisons pécheresses ? Comment vais-je assurer la vie de ma famille ? Allons-nous devoir nous déplacer vers un autre endroit ?

Comment, donc, un pasteur prend-il cette décision ? Voici huit questions pour un diagnostic et qui m’ont aidé ?

1. Est-ce que les personnes répondent favorablement à votre direction ?

Si la réponse est « non », il y a alors d’autres questions que vous devriez poser, la première étant :  Est-ce que les personnes répondent défavorablement parce que je dirige l’église d’une façon dénuée de grâce ou d’une manière qui viole l’appel à l’humilité qui est adressé aux anciens dans 1 Pierre 5 ?

Comme j’ai entendu un jour John MacArthur le formuler, si vous essayez de diriger et que personne ne vous suit, alors vous êtes en train de faire une ballade. Mais cela ne demande pas automatiquement une démission ; il y a peu de circonstances qui conduisent à une action aussi rapide. Peser la réponse à cette question exige une prière prolongée remplie de l’Écriture aussi bien qu’une réflexion prudente et du discernement.

2. Avez-vous mal compris votre appel ?

Souvent, le ministère pastoral peut éclaircir l’appel d’un homme et démontrer que Dieu l’a formé pour une autre voie de service que le pastorat. Le poids élevé des souffrances révèle souvent des fissures dans le pont de l’appel d’un homme au ministère. Pourtant il peut aussi confirmer son appel. Le fait de quitter mon église m’a finalement rendu plus certain que Dieu m’a appelé au pastorat.

3. Avez-vous un soutien substantiel dans l’église ?

Les personnes pieuses de l’église assurent-elles vos arrières ? S’il y en a ne serait-ce que quelques unes, vous pourriez considérer l’option de rester en demandant à Dieu la patience et la grâce persévérante. J’avais un ami qui avait été récemment contraint de quitter son église au bout d’un an parce que, virtuellement, l’église entière était montée contre lui à cause d’un sermon qu’il avait prêché sur la souveraineté de Dieu. Même s’il avait été très prudent et gentil dans son enseignement, il n’y avait virtuellement personne pour le soutenir. Malheureusement cette église était connue pour son rejet de bons pasteurs.

4. Ce ministère dévore-t-il votre famille ?

Vous ne devez pas permettre à votre ministère de rendre votre épouse plus amère et de faire que vos enfants détestent l’église. Aussi difficile qu’elle soit pour vous, une période difficile dans le ministère peut avoir des conséquences plus graves pour votre famille, en particulier pour votre femme. Si cela la déchire, il se peut que ce soit le moment de partir. Vous êtes premièrement un mari et un père. Comme l’a dit Mark Dever : « Votre église peut trouver un autre pasteur, mais votre femme ne peut trouver un autre mari ou vos enfants un autre papa. »

5. Ce ministère fait-il payer un lourd tribut à votre mariage ?

Une période dure dans le ministère peut vous en dire beaucoup sur votre mariage. Les afflictions pastorales peuvent fortifier votre mariage s’il est déjà solide, ou l’affaiblir jusqu’au point de rupture s’il est déjà faible. Paul énonce clairement, en présentant les qualifications que doivent avoir les anciens, le fait que, si le petit troupeau de la maisonnée n’est pas en ordre, alors vous n’êtes pas qualifié pour le ministère. Ceci est une considération importante applicable aussi au point quatre.

6. Des facteurs atténuants vous empêchent-ils de rester ?

Un exemple dans ce domaine peut être le fait que votre église est financièrement appauvrie et que vous ne pouvez pas trouver de revenus supplémentaires. Certainement cela ne signifie pas que vous devez quitter, mais il se pourrait que ce soit la façon de Dieu pour vous enlever providentiellement de ce poste. Des facteurs externes, atténuants tels que ceux-ci doivent être traités avec soin. Une crise financière fut la raison principale pour laquelle j’ai dû quitter ce premier pastorat à plein temps.

7. Avez vous cherché le conseil d’autres pasteurs mûrs et pieux ?

Il est presque certain qu’ils ont déjà marché bien plus de quelques kilomètres dans vos chaussures. Si vous êtes relativement nouveau dans le ministère pastoral, ceci est particulièrement important, et vous feriez bien de prendre au sérieux leur conseil. Après tout, l’auteur des Proverbes nous rappelle : « Il y a de la sagesse dans une multitude de conseillers » (Prov. 11:14).

8. La prolongation de votre direction aidera-t-elle ou lèsera-t-elle l’église ?

Cela ne compte pas tellement si l’église a une direction collégiale, mais cela peut être une notion importante à prendre en considération si vous êtes un seul dirigeant. Je recommande de lier ce point avec le point numéro sept – chercher l’aide d’autres serviteurs de Dieu pieux, expérimentés qui pourront faire un peu de chemin avec vous dans cette situation.

Votre style de direction a peut-être besoin de changer dans le sens d’une plus grande fidélité au modèle biblique de patience, d’humilité avec un cœur de serviteur. Au lieu de vous enlever de ce poste, un temps de difficultés peut se révéler un moyen de grâce de Dieu pour produire ces fruits en vous — aussi ne négligez pas votre souffrance présente qui peut être un moyen de sanctification.

Je ne doute pas du fait que d’autres questions devraient être posées, mais ces huit que nous venons de voir m’ont aidé à prendre cette décision solennelle.

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