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Pourquoi 2 Chroniques est-il le livre le plus sous-estimé dans la Bible

Plus par Andrew Wilson

Le second livre des Chroniques est le livre le plus sous-estimé dans la Bible. Ceci est dû en partie au fait que son préquel démarre lentement. La longue généalogie de 1 Chroniques 1–9 est extrêmement fastidieuse pour bien des lecteurs modernes, même si elle joue un rôle crucial dans le projet global de l’auteur. Les chapitres finaux de 1 Chroniques aussi entrent longuement dans des détails concernant les responsabilités sacerdotales et musicales, qui demandent qu’on soit un théologien vraiment engagé ou un conducteur de louange très animé pour pouvoir s’enthousiasmer sur ces questions. Ainsi, au moment où les lecteurs atteignent 2 Chroniques, Ils sont tentés de considérer le chroniqueur comme un analyste laborieux et pédant qui a du mal à se rendre accessible aux autres.

Et c’est aussi, en partie, dû au fait qu’il semble répéter le contenu de 1 et 2 Rois, mais les récits concernant Élie et Élisée en sont absents. (Élie fait une brève apparition en 2 Chroniques, mais il n’y a pas de Mont Carmel, pas de petites voix, ni de repas miraculeux, ou de vignes volées, ou de chariots de feu montant au ciel.) La construction du temple est encore présente, et les hauts et bas de bons et mauvais rois sont toujours là, mais les héros de l’action ont été supprimés. Un lecteur méprisant pourrait penser que le chroniste essaie de nous rendre la vie difficile.

Une histoire pleine d’adoration

Nous ne sommes pas appelés à être des lecteurs méprisants. Et quand nous lisons 2 Chroniques dans ses propres termes, nous découvrons que, en dépit de son absence de mise en évidence d’Élie et d’Élisée – ce qui provient de l’absence de considération totale pour le royaume du nord – ce livre est de bien des manières, le livre historique de la Bible le plus tourné vers la prophétie, la prière et l’adoration. C’est le livre des Actes de l’Ancien Testament : l’histoire de la manière dont la maison de Dieu fut établie et remplie de l’Esprit, la façon dont son peuple  priait,  adorait,  chutait, se repentait, fut capturé par ses ennemis et fut, en dernier ressort, libéré et la manière dont les non juifs vinrent l’adorer.

On y trouve des héros comme Pierre et Jean (Salomon, Ézéchias, Josias). On y trouve aussi des méchants comme Hérode (Achaz, Amon). On y trouve un croyant fidèle qui est lapidé comme Étienne (Zacharie). On y rencontre un méchant-devenu-disciple comme Paul, qui se détourne de la persécution du peuple de Dieu et devient un trophée de la grâce (Manassé).

C’est le livre des Actes de l’Ancien Testament, et de bien des manières, le livre historique de la Bible le plus tourné vers la prophétie, la prière et l’adoration.

En se concentrant sur le royaume du sud, Juda, le chroniste est en mesure de consacrer beaucoup plus de temps à ses rois, montrant leur complexité morale et ce que nous pouvons apprendre de chacun d’eux. Des rois comme Salomon, Roboam, Asa, Josaphat, Joas, Ozias, Ézechias et Josias sont présentés longuement, avec des nuances et ce qu’un romancier pourrait appeler le développement du personnage. Nous voyons comment ils pensent,  parlent et (dans mon verset favori dans ce livre)  prient :

Nous ne savons que faire, mais nos yeux sont sur toi. (2 Chron. 20:12)

Nous voyons de bons rois prendre des décisions catastrophiques, des rois médiocres qui se rachètent avec une réponse sage, des rois terribles qui se repentent et reçoivent le pardon. Ces hommes ne sont pas des personnages de bandes dessinées en deux dimensions, utilisés comme bouche-trous pour dire que l’adoration de Yahweh est bonne et que l’idolâtrie est mauvaise. Ce sont des gens réels, qui ont une épaisseur, qui ont des moments de grandeur et de faiblesse et qui ont besoin d’apprendre l’importance de l’humilité, de la sagesse, de l’obéissance et de la prière.

Une grande aide pour les pasteurs

L’auteur est aussi intéressé par les prêtres et les présente d’une manière qui est énormément instructive pour les pasteurs aujourd’hui. Si nous avons lu l’Ancien Testament jusque-là, nous savons que les prêtres étaient responsables des sacrifices d’animaux — et puisque c’est quelque chose que nous ne pratiquons plus désormais, étant donné le sacrifice de Jésus accompli une fois pour toutes, il est facile de penser que les prêtres ont peu à nous apprendre au sujet du rôle de conducteurs. Mais quand nous lisons 1 et 2 Chroniques nous trouvons que, quoique les prêtres offrent les sacrifices d’animaux, ils sont aussi vus comme des adorateurs et des gardiens des portes. (2 Chroniques 31:2 résume ces trois rôles : « pour les holocaustes et les sacrifices d’actions de grâces, pour le service, pour les chants et les louanges, aux portes du camp du SEIGNEUR. »)

Les prêtres conduisent le peuple spirituellement en le dirigeant dans l’adoration au moyen de la musique, du chant, de la louange et de la prière. Et ils gardent la présence du Seigneur en tant que portiers, prévenant le peuple d’une entrée non-autorisée dans le sanctuaire, que ce soit pour offrir le sacrifice (comme le fit Ozias) ou pour voler l’or pour acheter leurs ennemis (comme le fit Achaz). Les anciens ont beaucoup à apprendre de la façon dont les prêtres accomplissaient leurs devoirs et de ce qui arrivait quand ils ne le faisaient pas.

Le rôle des prophètes et de la prophétie

Mais la contribution la plus convaincante de 2 Chroniques, selon moi, c’est la manière dont elle met en évidence le rôle des prophètes et de la prophétie. Tandis que dans 1 et 2 Rois, les prophètes agissent  principalement, dans les Chroniques ils enseignent, et cela a une quantité d’applications pour les lecteurs d’alors et d’aujourd’hui. Schemaeja nous interpelle sur l’humilité (chapitre 12). Azaria met l’accent sur la relation entre l’abandon de Dieu et l’abandon par lui (chapitre 15). Hanani nous montre la relation entre la paix (shalom) et le fait d’avoir un cœur qui est « entier » (shalem) :

Car les yeux du Seigneur courent partout sur toute la terre, afin d’apporter un fort soutien à ceux dont le cœur est sans reproche envers lui. Tu as agi follement en cela, car dès maintenant tu auras des guerres. (2 Chron. 16:9)

Michée avertit Josaphat du fait que, s’il s’allie avec Achab, Israël va être dispersé comme des brebis qui n’ont pas de berger (chapitre 18). Jéhu prononce un jugement pour le fait « d’aimer ceux qui haïssent le SEIGNEUR » (19:2). Jachaziel rappelle à Juda que « la bataille n’est pas la vôtre, mais celle de Dieu… Vous n’aurez pas à combattre dans cette bataille. Tenez ferme, gardez votre position et voyez le salut du SEIGNEUR en votre faveur » (20:15–17). Nous pourrions continuer ainsi avec Zacharie, Oded, Hulda et plusieurs autres.

Plein de trésors

Le second livre des Chroniques est plein de trésors. Nous pourrions parler des deux Abija, un homme et une femme, qui incarnent le thème du livre. Nous pourrions parler des cinq Azaria — un prophète, deux prêtres, un roi et un chef – qui le mettent en évidence de façons très différentes.

Dans les mains expertes du chroniste tous ces prophètes, prêtres, rois et autres individus renforcent le cœur du livre qui est aussi le cœur de l’évangile :  si nous nous repentons, si nous croyons et nous humilions devant Dieu, il nous sauvera, dans sa grande miséricorde et sa grâce.

Rendez grâces au SEIGNEUR car son amour dure à toujours !

Traduit de : Why 2 Chronicles Is the Most Underrated Book in the Bible

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