Tout auteur connaît la joie de tenir dans ses mains le premier exemplaire de son nouveau livre. Ce n’est pas tout à fait la même chose que de tenir son premier bébé qui vient de naître, mais c’est excitant. En 2011, je venais tout juste de recevoir mon premier exemplaire de Gospel-Powered Humility. Cela avait représenté un gros travail. J’étais tout excité, aussi j’ai appelé mon éditeur, exprimé ma joie, et terminé la conversation en lui disant que j’espérais qu’il allait se vendre.
« Bill, Je ne voudrais pas que tu t’excites trop. Ce livre se vendra probablement très lentement. »
« Comment cela se fait-il ? » demandais-je.
« Les gens achètent des livres sur la base des besoins qu’ils ressentent, » me dit-il. « Tu as écrit un bon livre, et nous l’avons publié parce que nous croyons en lui, mais personne n’éprouve le besoin d’avoir de l’humilité. Chacun pense qu’il est déjà humble. »
Des bandeaux spirituels sur les yeux
Il avait raison. L’orgueil est un ensemble de bandeaux spirituels avec lesquels nous sommes nés. Ils nous aveuglent quant au monde spirituel et à notre relation réelle avec lui. L’orgueil nous empêche de voir notre propre péché – spécialement l’orgueil. C’est pourquoi une personne orgueilleuse peut vraiment penser qu’elle est humble.
La première chose que voit et déteste une personne qui croît en humilité c’est son orgueil.
Qu’est-ce qu’opère donc l’humilité ? Elle enlève lentement les bandeaux. L’humilité est la l croissante à voir Dieu tel qu’il est réellement et moi-même, tel que je suis vraiment – et la première choses qu’une personne qui croît dans l’humilité voit et déteste c’est son orgueil. C’est la seule sorte de personne motivée pour rechercher des ressources en humilité.
Le chrétien humble voit son orgueil et le déteste, mais le croyant orgueilleux est convaincu que lui, ou elle, est déjà humble. Ils ont très peu besoin de livres et d’articles sur l’humilité.
Une vertu pastorale essentielle
C’est la raison pour laquelle l’Écriture ordonne si souvent l’humilité : « Revêtez-vous, chacun, d’humilité l’un envers l’autre » (1 Pie. 5:5). Et cette vertu insaisissable est particulièrement importante pour les pasteurs. Pourquoi ? Parce que des pasteurs qui recherchent l’humilité produisent des églises qui recherchent l’humilité. C’est un oxymore de penser que des anciens orgueilleux produiront un humble troupeau. Cela ne marche pas ainsi.
La poursuite de l’humilité compte beaucoup car elle est le terreau de tous les autres fruits spirituels : « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la gentillesse, la fidélité, la gentillesse et le contrôle de soi » (Gal. 5:22–23). Envisageons les trois premiers : l’amour, la joie et la paix. Les membres de l’église vont vers les autres dans l’amour. Ils sont joyeux. Vous pouvez le sentir quand vous entrez dans le sanctuaire le dimanche matin. La congrégation est en paix. L’orgueil qui allume le conflit et la discorde est manifestement absent.
Des pasteurs humbles produisent des troupeaux humbles et des congrégations humbles portent des fruits sains. C’est pourquoi l’humilité est une vertu pastorale déterminante.
Grandir dans l’humilité
Puisque l’orgueil est un aveuglement spirituel et que nous sommes tous nés dans cet état, comment pouvons-nous grandir en humilité — particulièrement ceux d’entre nous qui servent comme pasteurs ou anciens ?
En dernier ressort, l’humilité n’est pas un fruit que nous pouvons coller sur notre arbre spirituel. Elle grandit et mûrit lentement, plus lentement que nous le souhaiterions. C’est un programme pour toute une vie. La vraie humilité est un sous-produit de l’œuvre de l’Esprit. Elle est un don. Nous l’obtenons en lisant la Parole de Dieu, confessant notre orgueil – même quand nous ne le voyons pas – et demandant à Dieu une illumination spirituelle qui nous le fera voir grand et nous petits.
Nous acquérons aussi l’humilité en persévérant malgré nos chutes. Pierre ne pouvait être utilisé tant qu’il n’était pas passé par la faillite où il a renié Jésus trois fois (Jean 21:15 sqq).
Par-dessus tout, nous acquérons l’humilité en regardant à Christ : « Et nous tous, à visage découvert, contemplant la gloire du Seigneur, nous sommes transformés dans la même image d’un degré de gloire vers un autre » (2 Cor. 3:18). Quelle est l’image de Christ ? C’est l’humilité incarnée. Et le Calvaire a été sa culmination : « Il s’est humilié lui-même devenant obéissant jusqu’à la mort, même la mort sur la croix » (Phil. 2:8). Considérez Christ. Fixez vos regards sur lui, et vous ne pourrez que grandir en humilité.
11 questions pour un diagnostic
Si vous êtes un pasteur ou un ancien, voici un outil supplémentaire qui vous aidera à avancer vers l’humilité, mais il vous demande du courage. Premièrement, lisez ces questions à votre épouse et demandez-lui ses critiques à votre sujet. Écoutez attentivement et ne vous défendez pas. Si elle est honnête, cela peut vous faire mal.
Puis posez ces mêmes questions à ceux qui sont anciens avec vous. Inscrivez-les sur un papier anonyme. Demandez aux frères de renseigner chaque question avec un nombre 0 à 10, où 10 signifie l’humilité et 0 signifie l’orgueil. Ne répondez pas à leurs critiques. Contentez-vous d’écouter et de prier pour demander la grâce de Dieu pour grandir en humilité.
- Quand on me confronte pour me faire des reproches, est-ce que je pense immédiatement que le reproche est justifié ou est-ce que je me précipite pour me défendre ?
- Vous sentez-vous libres de me corriger ou, parce que vous craignez ma réaction, avez-vous peur d’être honnête avec moi ?
- Quand il y a un désaccord, suis-je plutôt un auditeur ou un discuteur ?
- Lors des discussions entre anciens, suis-je plutôt quelqu’un qui cède ou quelqu’un qui exige ?
- Quand je fais une erreur, suis-je plutôt quelqu’un qui demande pardon ou qui « double la mise » en s’auto-justifiant ?
- Qu’est-ce que je trouve plus facile : parler de mes faiblesses ou de mes forces ?
- Pendant les réunions d’anciens suis-je souvent, sans nécessité, critique des autres ou est-ce que je parle avec bienveillance ?
- Est-ce que, habituellement, je considère les besoins des autres anciens et de cette église comme plus importants que les miens ?
- Suis-je quelqu’un de disputailleur et qui développe des argumentations au sujet de choses qui sont sans importance ?
- En me regardant et en me connaissant, pensez-vous que je trouve mon identité dans ma connaissance et mes dons spirituels ou dans mon appartenance comme membre de la famille de Dieu ?
- Me semble-t-il facile ou difficile de faire suffisamment confiance aux autres pour leur déléguer des responsabilités ?
Une vertu vitale
Si vous pensez : Je voudrais que tel ou tel lise ces choses, il se peut que ce soit un signe que vous avez un bandeau sur les yeux.
Je le répète : des pasteurs humbles produisent des congrégations humbles, et les congrégations humbles sont fécondes. C’est pourquoi l’humilité, est une vertu vitale pour tous ceux qui sont appelés à conduire le corps de Christ. Recherchons-la, ensemble, pour sa gloire.
