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Il suffit de quelques notes de l’une de mes chansons préférées des années 90 pour ressentir ce pincement familier : un sentiment de nostalgie pour les années de ma vie où les choses étaient différentes, peut-être même plus simples. Ce sentiment qui nous serre un peu le cœur nous concerne tous, qu’il s’agisse de redécouvrir un jouet de notre enfance, astucieusement remis sur le marché 30 ans plus tard, ou d’écouter la musique sur laquelle nous avions l’habitude de danser, un film que nous aimions regarder.

Récemment, les commentaires d’une publication sur les médias sociaux ont attiré mon attention. Les gens réagissaient à l’un des nombreux titres récents concernant des enfants enlevés alors qu’ils jouaient tranquillement dehors. La plupart des commentaires évoquaient la nostalgie du passé, lorsque nous pouvions laisser les enfants jouer dehors sans craindre pour leur sécurité. Il semble que les gens analysent ces événements selon une vision spécifique : c’était mieux avant. La section des commentaires contenait une longue liste de superlatifs : autrefois, c’était plus facile, plus heureux, plus sûr. Tout simplement meilleur.

Les statistiques relatives à la sécurité des enfants au 20e siècle suffisent à réfuter leurs arguments. Mais ces chiffres ne convaincront probablement pas les personnes qui écoutent cette voix particulière de la nostalgie. Aussi douce et agréable que soit cette voix à nos oreilles, nous devons nous garder de la laisser diriger nos cœurs. La nostalgie ne dit jamais tout.

Se souvenir du passé n’est pas le problème

Lorsque des souvenirs de moments précieux et des anecdotes familiales favorites nous reviennent à l’esprit, nous aimons les partager. Ils sont autant d’occasions de remercier Dieu. Mais nous revisitons parfois notre passé à travers le prisme de la nostalgie. Nous passons du temps à nous souvenir ou à imaginer le passé, et nos pensées se mettent à faire défiler des photos à l’ancienne en sépia. Nous le constatons sur les réseaux sociaux qui nous invitent à essayer le mode de vie d’antan, vanté comme sain et pur. Il y a bien sûr de bonnes choses du passé qui ont été mises aux oubliettes. Mais est-ce là toute l’histoire ?

Bien avant les tendances des médias sociaux, la littérature de sagesse dans les Écritures parlait des dangers de la nostalgie : « Ne dites pas : pourquoi les jours d’autrefois étaient-ils meilleurs que ceux d’aujourd’hui ? Car ce n’est pas par sagesse que vous demandez cela ». (Ecc 7:10)

Se souvenir du passé n’est pas le problème. Louons le Seigneur comme le fait le psalmiste : « Je me souviendrai des œuvres de l’Éternel, je me souviendrai de tes merveilles d’autrefois. » (Ps 77, 11)

Mais qu’en est-il des moments où nous regardons en arrière en soupirant, en émettant le souhait de pouvoir vivre comme avant ? C’est ce qu’ont fait les israélites lorsqu’ils se sont lassés de manger la manne dans le désert. « Nous nous souvenons du poisson que nous avons mangé en Égypte et qui ne coûtait rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et de l’ail. Mais maintenant nos forces sont taries, et il n’y a rien d’autre que cette manne à voir. » (Nombres 11:4-6) Ils ont idéalisé leur vie en Égypte, souhaitant même y retourner. La nostalgie parlait fort.  L’insatisfaction et la peur grandissaient.

Ce schéma peut sembler facile à éviter. Mais avec les années qui passent, nous devons être conscients de la voix de la nostalgie qui nous parle, et de son impact sur nos cœurs. Se souvenir du passé n’est pas un problème, c’est le fait de l’idéaliser qui l’est.

Faire confiance à notre Dieu d’alliance

La nostalgie a le même effet sur nous que sur les israélites. Lorsque nous ne sommes pas satisfaits de notre situation actuelle, nous nous tournons vers le passé. Lorsque nous commençons à nous attarder sur le passé, nous alimentons notre insatisfaction et nous cherchons du réconfort dans nos peurs. Nous pouvons devenir aussi ingrats qu’un israélite tenant dans sa main la nourriture qu’il a reçue dans la liberté et désirant dans son cœur la nourriture qu’il avait (ou imaginait avoir) dans l’esclavage. Nous pouvons commencer à penser qu’un mode de vie vintage est la réponse à nos circonstances effrayantes.

S’attarder sur le passé peut nous rendre aveugles à la provision de Dieu pour aujourd’hui.

L’Écriture nous donne plus de sagesse, en nous enseignant à quoi ressemble le fait de se défaire de la nostalgie.

« Ne pensez plus aux premiers événements, ne cherchez plus à comprendre ce qui est ancien ! Je vais faire une chose nouvelle, qui est déjà en germe. Ne la remarquerez-vous pas ? Je vais tracer un chemin en plein désert et mettre des fleuves dans les endroits arides. » (Ésaïe 43:18-19)

S’attarder sur le passé peut nous rendre aveugles à la provision de Dieu pour aujourd’hui. Faisons-nous activement l’effort de la reconnaître et de l’apprécier ? Nous vivons dans notre propre contexte sauvage, inconnu et effrayant. Mais Dieu nous dit par l’intermédiaire d’Ésaïe qu’il est à l’œuvre. Il trace un chemin dans nos vies. Les choses bonnes ou mauvaises qui se sont produites dans le passé ne doivent pas nous faire passer à côté ce qui est vrai aujourd’hui. Dieu est à l’œuvre et, dans sa souveraineté, il nous a appelés à vivre pour lui maintenant. Nous nous disons parfois : « C’était le bon vieux temps ». Mais c’est aujourd’hui que nous sommes appelés à servir, à aimer et à suivre le Christ.

Non seulement la nostalgie ne raconte pas toute l’histoire, mais elle nous empêche aussi d’espérer quelque chose de meilleur.

Non seulement la nostalgie ne raconte pas toute l’histoire, mais elle nous empêche aussi d’espérer quelque chose de meilleur. Il est arrivé un moment où les israélites ont pu voir ce que Dieu leur réservait, dans le pays qu’il leur avait promis.

Nous efforçons-nous de voir ce que Dieu a promis ? Nous devons faire taire la voix de la nostalgie et parler à nos âmes de l’espérance que nous avons en Christ.

Le même Dieu, immuable, qui a fait sortir son peuple d’Égypte et a conclu une alliance avec lui, nous appelle à vivre pour lui aujourd’hui, en regardant ce qui est devant nous, et non ce qui est derrière nous. Quelle est notre espérance ? Dieu fera plus qu’améliorer toutes les choses – il les rendra nouvelles !

« Nous avons cela comme une ancre sûre et solide de l’âme, une espérance qui pénètre dans l’intérieur, derrière le rideau ». (Héb. 6:19)

Puissions-nous écouter les enseignements de la sagesse et chercher à ce que Dieu change nos cœurs. En paix avec hier, satisfaits d’aujourd’hui, pleins d’espoir pour demain, nous attendons joyeusement l’accomplissement de ses promesses.

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